Le pic de la crise sanitaire passé, les entreprises IT doivent commencer à réfléchir à leur stratégie de déconfinement. Comment vont-elles aborder la sortie de crise ? Le témoignage de David Brette, directeur associé de l’opérateur de services de communication hébergés Sewan

Channelnews : Quand pensez-vous que Sewan pourra reprendre une activité à peu près normale ? À quelles conditions ?

David Brette : Tout dépend ce que l’on appelle normal. Je ne m’attends pas à un retour à la normale avant au minimum un an. Néanmoins, on se prépare pour reprendre progressivement le travail au bureau dès le 11 mai. Je pense que l’on va certainement devoir adapter pour être dans un premier temps dans une situation mixte. Ce n’est pas encore défini.

Channelnews : Sur quelles activités misez-vous en priorité en sortie de confinement ?

David Brette : Nous avons profité du confinement pour avancer sur des sujets de fonds et revenons avec de belles nouveautés produits au deuxième trimestre. Nous allons mettre en avant des solutions collaboratives très avancées, des offres inédites aussi sur le mobile dont l’usage a sensiblement augmenté durant le confinement, non pas sur la data, beaucoup s’appuyant sur leur Wifi, mais sur la voix qui a augmenté de plus de 50% en volume.

Channelnews : Vous attendez-vous à devoir réduire la voilure par rapport à l’avant-Covid ?

David Brette : Absolument pas. Bien sûr, cette période a mis notre forte croissance entre parenthèse et ralenti par exemple notre rythme de recrutement. Néanmoins, nous n’avons eu recours que très faiblement au chômage partiel pour continuer d’avancer. Nous avons aussi bien avancé au niveau international avec nos filiales en Espagne, en Belgique et en Allemagne.

Channelnews : Quelles initiatives envisagez-vous pour soutenir l’activité de votre société dans un environnement économique profondément dégradé ?

David Brette : Bien sûr, notre activité propre est assez peu impactée par rapport à d’autres secteurs. Les solutions que nous fournissons permettent évidemment de faciliter le travail à distance. Nous n’envisageons pas une baisse d’activité forte sinon bien sûr des défaillances de sociétés déjà un peu fragiles.

Channelnews : Constatez-vous des défauts de paiement ou des allongements des délais de paiement de la part des clients ? Si oui quels sont les typologies de clients et les secteurs les plus problématiques et comment envisagez-vous de vous en prémunir ?

David Brette : Pour l’instant, c’est assez faible. La plupart des défaillances à craindre peuvent venir de clients finaux dans le secteur du retail ou du tourisme par exemple mais nos partenaires eux-mêmes ont des structures très solides car portées comme nous sur l’abonnement. Nous essayons tout de même de les soutenir au maximum en les aidant et les accompagnant pour qu’ils puissent préserver l’intégrité de leurs sociétés.

Channelnews : Quelles initiatives votre entreprise prend-elle (ou envisage-t-elle de prendre) pour préserver sa trésorerie ? Avez-vous (ou prévoyez-vous d’avoir) recours aux différents dispositifs mis en place par le gouvernement (prêts garantis, fonds de solidarité…) ?

David Brette : Nous avons eu recours au chômage partiel pendant ces deux mois mais dans une proportion assez faible. Cela s’est limité aux services dont l’activité était rendue impossible par la situation. Nous avons aussi travaillé sur un prêt pour nous prémunir au cas où l’impact sur l’activité devait empirer et durer.

Channelnews : À quelles évolutions majeures du marché IT vous attendez-vous après le déconfinement ?

David Brette : Plus que jamais à une accélération sur les solutions de communications avancées portées dans le Cloud. Cela tombe bien, c’est notre cœur de métier depuis notre création ! Je pense que nous aurons moins de difficultés qu’avant avec nos partenaires à convaincre nos clients. Construire des communications simples, accessibles depuis partout (et donc de chez soi), offrant la meilleure expérience d’échange possible, est plus indispensable que jamais.

Témoignage recueilli par mail le 23 avril 2020