Bien que Computacenter France ait accusé un recul de 15% de son activité négoce au premier semestre, Henri Viard, le nouveau directeur général, affiche sa confiance pour le second semestre. Explications.

 

Channelnews : Votre maison mère vient de publier les résultats du groupe pour le premier semestre. En recul de seulement 2,21%, l’activité n’a finalement pas été trop impactée par la crise. Comment ont évolué les revenus de la filiale française sur la période ?


Henri Viard : Du fait de la dévaluation de la monnaie britannique, nous avons contribué positivement de 2,6% à la croissance du groupe. Mais en pratique, le chiffre d’affaires a reculé de 11% en monnaie locale par rapport au premier semestre 2008 à 171 M€. C’est principalement dû au repli de 15% des facturations enregistré sur la division produits (137 M€). Soucieux d’alléger leurs contraintes de crédit, les clients ont commencé à réduire leurs budgets d’investissements à partir de février. Une attitude qui a surtout impacté les ventes d’infrastructures (serveurs, stockage) et qui a été plus marquée dans les PME que dans les grands comptes.


En revanche, les services ont progressé de 10,5% sur la période pour atteindre 34 M€, soit près de 20% du chiffre d’affaires (contre 15,4 au premier semestre 2008). Ils ont été dopés par l’infogérance qui a progressé de quasiment 30%. Au final, le semestre a été moins difficile qu’escompté. C’est en partie grâce à nos collaborateurs, qui ont fait preuve de résistance et de dynamisme commercial, mais aussi à un resserrement de nos relations avec les fournisseurs et à une meilleure coordination entre services.


Il ressort que la filiale française est restée déficitaire, même si elle a réduit sa perte d’environ 25% à 1,4 M£ au lieu de 1,9 M£. Comment ont évolué vos marges et qu’est ce qui vous a empêché de revenir à l’équilibre ?


Henri Viard : Je ne suis pas habilité à vous divulguer notre marge mais je peux vous confirmer que celle-ci a évolué positivement aussi bien sur le négoce que sur les services. Sur le négoce, nous avons mis un terme à certains contrats pas assez rémunérateurs, nous avons continué à nous renforcer sur les produits à plus forte marge et nous avons réduits nos coûts logistiques, grâce à la refonte de l’organisation de nos entrepôts et à une gestion plus conservatrice de nos stocks.


Quant aux services, la totalité de la croissance du chiffre d’affaires s’est retrouvée en marge opérationnelle, ce qui signifie que nous n’avons réussi à maintenir nos prix. Au niveau de la filiale, nous avons réduit la proportion des personnes non facturables au profit de celle des personnes facturables et surtout réduit nos coûts de structures. Nous avons également investi dans un nouveau centre de services de 80 positions à proximité de nos locaux de Roissy. Ces différentes initiatives ont occasionné une charge exceptionnelle de 1,2 M£.


Quelle sont vos perspectives sur le second semestre ? Pensez-vous parvenir à l’équilibre ?


Henri Viard : J’ai l’impression que le beau temps conjugué à l’embellie du CAC40 a contribué à recréer un climat de confiance. L’activité à même légèrement progressé en juillet et en août par rapport à l’an dernier. Du coup, je table sur une sortie de crise progressive sur le second semestre. La croissance de l’infogérance va se poursuivre et nous devrions continuer à améliorer nos ratios financiers. Pour autant, nous ne devrions pas revenir à la rentabilité car notre plus gros client, le ministère de la défense, va quasiment interrompre ses commandes sur la période. Ce contrat est en plein renouvellement et les notifications ont pris six mois de retard. Nous sommes confiants sur l’issue des appels d’offres mais, en attendant, cette baisse d’activité aura un impact sur la marge.


Quels sont les enjeux pour les prochains mois ? Avez-vous l’intention par exemple de vous développer sur les datacenters ou le cloud computing ?


Henri Viard : Nous menons une réflexion sur ces différents sujets. Les filiales britanniques et allemandes disposent déjà de leurs propres capacités d’hébergement. Nous pourrions aussi développer les nôtres. De même, nous réfléchissons à l’impact du cloud computing. Notre priorité est de faire de la croissance dans les services mais sans négliger les produits. Car produits et services s’alimentent les uns les autres.