La filiale française du deuxième distributeur européen est revenue à l’équilibre en 2010 après dix années de pertes. Nous avons demandé à Henri Viard, son pdg, de commenter cette grande nouvelle.

 

Channelnews : Votre maison mère britannique a annoncé que vous devriez très probablement publier un léger bénéfice d’exploitation pour l’exercice 2010. Après dix années de pertes, vous devez être sur un nuage ?

Henri Viard : En effet, toute l’équipe de Computacenter France est ravie. Chacun peut constater que nous pouvons être une entrepriseprofitable comme les autres. En réalité, nous nous sortons d’une période de six exercices déficitaires car les pertes opérationnelles des exercices 2002 et 2003, qui ont suivi le rachat de l’activité IT de GE Capital [fin 2002], ont été compensées par le chèque signé à l’époque par ce dernier pour couvrir les déficits embarqués de sa filiale.

Vous allez donc pouvoir distribuer une participation ?


Henri Viard : C’est peu probable car on ne peut verser de participation que si les résultats cumulés des cinq derniers exercices sont positifs. Or les profits de l’exercice 2010 ne suffiront vraisemblablement pas à couvrir les pertes des quatre exercices précédents. En revanche, depuis l’année dernière, les collaborateurs bénéficient d’un plan d’intéressement significatif qui se chiffre en centaine de milliers d’euros. C’est d’ailleurs ce contrat, que j’ai négocié avec notre maison mère, qui est à mon avis l’un des facteurs déterminants de notre redressement.

A quoi attribuez-vous justement votre redressement ?


Henri Viard : C’est le résultat d’une considérable amélioration de la qualité du travail en équipe à tous les niveaux et d’une remotivation de tous les collaborateurs. La dynamique s’est d’abord créée au sein de toute l’équipe de direction, qui a su prendre les bonnes décisions grâce à la qualité des débats, sans faire de politique. Cette dynamique s’est ensuite diffusée à tous les collaborateurs, qui ont progressivement adhéré au projet.

Quel a été le rôle de Chris Webb, votre prédécesseur dans ce redressement ?


Henri Viard : Il a été à l’origine de cette dynamique. Il est arrivé au creux de la vague en 2005. Il a su expliquer à l’actionnaire, en proie à une perte de confiance, ce qui se passait en France. Ayant la légitimité pour agir, il a su enrayé le déclin inexorable des services notamment en modifiant le plan de rémunération des commerciaux distribution afin qu’ils s’intéressent à la question.

Les ventes de produits ont progressé de 20% sur l’exercice. Qu’est ce qui a tiré cette croissance ?


Henri Viard : Absolument toutes les familles de produits : les solutions entreprises, les logiciels, les serveurs Wintel… C’est ce qui est satisfaisant.

En revanche, les services n’ont progressé que de 5%.


Henri Viard : Effectivement, les services ont poussé moins fort. Même si ce taux de croissance reste cinq fois supérieur à celui du marché (+1% selon le Syntec), je considère que nous aurions pu faire mieux. D’autant que nous restons un petit acteur sur les services et qu’aà ce titre nous avons encore un gros potentiel de croissance. Nous regardons quelles décisions pertinentes prendre pour renouer avec une croissance à deux chiffres. Cela passera vraisemblablement par la mise en place de nouveaux processus et d’offres innovantes.

Vous n’étiez pas intéressés par le dossier Ares ?


Henri Viard : J’ai l’impression que tout était décidé d’avance. Nous avions pris des contacts mais nous n’avons pas réellement réussi à avoir accès aux dossiers. Et puis, il ne s’agit pas de se disperser. Nous restons concentrés la gestion saine de notre croissance organique.

Comment se présente 2011 ?


Henri Viard : Sur la même tendance que le deuxième semestre 2010 qui était lui-même en forte accélération par rapport au premier semestre 2010. Nous continuons sur la même dynamique avec des collaborateurs motivés ayant plaisir à travailler ensemble. L’un de nos chantiers prioritaires va être d’élargir le spectre de prestations à forte valeur ajoutée pour nous mettre au niveau des filiales britannique et allemande.