Henri Viard, nouveau PDG du distributeur fait le bilan de 2008 et détaille ses priorités pour 2009. Il mise sur une amplification des services et un retour à la croissance sur la distribution.
Channelnews : Vous venez de succéder à Chris Webb qui présidait Computacenter France depuis quatre ans. Dans le même temps, on apprend que plusieurs personnes du management quittent l’entreprise. Votre arrivée s’inscrit-elle dans la continuité de l’équipe précédente ou marque-t-elle une rupture ?
Henri Viard : Je suis précisément l’homme de la continuité. J’ai été le bras droit de Chris Webb pendant ses quatre années de présidence et c’est lui qui a suggéré à l’actionnaire de me nommer à sa succession. Il est exact que certains membres de l’équipe de direction partent, notamment le directeur commercial Didier Fougeron qui souhaite prendre de plus larges responsabilités dans un autre groupe et le directeur du service clients, François Chevillotte. Mais j’ai confirmé dans leur mission Patrick Tuil, directeur des services, Claire Palassin, directrice des achats et Gabriel Nicolini, directeur de la logistique.
Les partants seront-ils remplacés ?
Henri Viard : Didier Fougeron va être remplacé par Thierry Clabault, ex-PDG d’Aduno, passé par Dolphin Telecom. Il est déjà dans nos murs et sera notamment chargé de développer les activités valeur (serveurs, stockage et produits associés…) en s’appuyant sur une approche solutions. Nous avons prévu un tour des agences sur ce mois de février pour qu’il se présente et expose sa stratégie. Le périmètre de François Chevillotte revient à Patrick, qui hérite également des projets, ce qui lui permet de contrôler toutes les activités services, à l’exception du consulting. Quant à la direction financière, que j’abandonne, elle revient à Xavier Maheo, qui est mon bras droit depuis quatre ans.
L’année 2008 devait être celle du retour à la profitabilité. La maison mère, qui vient de publier le chiffre d’affaires du groupe, salue l’amélioration des comptes de la filiale française mais note que beaucoup reste à faire pour qu’elle dégage des profits à long terme. Cela signifie-t-il que vous n’avez pas atteint votre objectif ?
Henri Viard : Les chiffres ne seront divulgués que le 10 mars. Je peux cependant dire que le résultat opérationnel 2008 a été meilleur que celui de 2007 mais qu’il restera légèrement négatif. Cela dit, notre bilan 2008 est beaucoup plus solide qu’il n’a été. Nous sommes ainsi parvenus à réduire nos délais de paiements de 64 à 61 jours et à baisser de façon significative la valeur de notre stock. Du coup, notre situation d’endettement s’est améliorée. Imaginez qu’en 2004, notre dette dépassait les 100 M€, soit un quart du chiffre d’affaires. Elle est aujourd’hui inférieure à 30 M€, soit moins de 10% du CA.
A quoi attribuez-vous cette amélioration ?
Henri Viard : Nous avons enregistré une croissance de 12% sur l’activité services, soit deux fois la croissance du marché. Les services pèsent désormais 15% des revenus (contre 12% en 2007) et mobilisent plus de 600 personnes, soit plus de la moitié de l’effectif total. Nous avons même recommencé à faire de la croissance sur l’activité maintenance (+22%), qui était autrefois notre business le plus déficitaire. Enfin, nous avons amélioré nos marges sur l’activité distribution.
Pensez-vous atteindre l’équilibre en 2009 ?
Henri Viard : C’est malheureusement peu probable. Nous avons renouvelé nos deux principaux contrats d’infogérance récemment et notre principal contrat de distribution Gaya le sera dans le courant du premier semestre. Or, comme vous le savez, la marge est décalée sur ces grands contrats pluriannuels. Nous nous attendons donc, en accord avec notre actionnaire, à une légère dégradation de nos résultats en 2009. Nous sommes quasiment profitables en haut de cycle mais pas encore en bas de cycle.