Suite à l’annonce par Microsoft d’une augmentation de 13% en moyenne des tarifs de ses licences d’accès serveur à l’utilisateur au 1er août, nous avons demandé aux partenaires ce qu’ils pensaient de cette décision et quel impact elle pourrait avoir sur leur business.

Sans surprise, la réaction est plutôt négative. Si Microsoft explique que cela aura une incidence plutôt positive sur la marge, les remises étant proportionnelles au chiffre d’affaires facturé, les partenaires ne sont pas convaincus. « Nous n’observons pas une augmentation des budgets clients, surtout sur le marché des PME/ETI. Cette hausse des prix se fait donc au détriment de notre marge », explique le directeur général d’un gros intégrateur toulousain.

Pour autant, les revendeurs relativisent. « Nous vivons depuis plusieurs trimestres des augmentations de tous nos partenaires (hardware et software). Certains d’entre eux (Citrix) réajustent mêmes leurs prix tous les trimestres », explique le patron de la business unit infrastructures d’un gros intégrateur du Gard. Ce que confirme l’intégrateur toulousain : « la démarche de Microsoft est dans la lignée de celle de nombreux autres éditeurs du marché (Symantec, ArcServe, VMWare, …) », qui ont suivi l’évolution de la parité euro-dollar.

En comparaison, Microsoft est même plutôt vertueux : il n’avait pas relevé ses tarifs jusque-là malgré la dépréciation très sensible de l’euro. Mieux : il n’a pas touché au taux de remises comme l’a fait VMware début avril en réduisant de 5 à 7 points la remise de ses partenaires agréés « Enterprise » sur l’ensemble de son catalogue. L’éditeur a en effet revu légèrement ses prix publics à la baisse lors du lancement de la v6 de vSphere et a estimé que ses partenaires devaient prendre en charge une partie de l’effort consenti.

Parmi les explications avancées pour justifier ces hausses tarifaires, la presse américaine expliquait que c’était une façon pour Microsoft pousser ses offres Cloud – qui elles n’augmentent pas – au détriment de ses offres on premise (1). Est-ce que sur ce plan, au moins, l’éditeur a des chances d’atteindre ses objectifs ? Rien n’est moins sûr.

« Nous privilégions aujourd’hui les solutions qui va répondre aux besoins et usages des clients, reprend notre intégrateur gardois. …Et force est de constater que la demande de proximité est importante ! Donc nos offres d’hébergement sont très appréciées. D’ailleurs, Microsoft parle de plus en plus d’hybridation, conscient que le businness ne se fera pas à 100% sur son cloud public ! Les coûts du cloud sont pour l’instant stables ou en baisse, mais ils finiront par augmenter aussi… On ne peut clairement que subir cette stratégie marketing bien organisée, pour autant les clients ne sont pas dupes et réfléchissent à deux fois avant d’envoyer leurs données dans le cloud ».

(1) Microsoft évoque pour sa part un rééquilibrage du mix des licences d’accès serveurs au profit des licences dites au device plutôt qu’à l’utilisateur.