130 départs en 8 mois sur un effectif de 1750 salariés. Soit un turnover supérieur à 10% en rythme annuel. C’est le décompte effectué par la CFDT cadre d’Oracle France qui ne peut que regretter que « beaucoup trop » de ces départs soient « choisis par le management, et précipités ».

Mais si elle stigmatise cette hausse du turnover, la CFDT ne s’en alarme pas nécessairement dans la mesure où une bonne part de ces départs (une soixantaine) sont liés à des départs en préretraite. Celles-ci ont été négociées dans le cadre de la GPEC et permettent aux salariés éligibles de préempter de cinq ans leur départ en bénéficiant d’un taux de réversion de 72%. Les populations hardware (issues de Sun Microsystems), globalement plus agées et cumulant plus d’ancienneté que la moyenne, sont apparemment en première ligne pour en profiter.

Là où le bât blesse c’est que cette mesure, qui devait servir à rajeunir la pyramide des âges au sein de la société (49 ans de moyenne), risque de ne pas avoir l’effet escompté. « On a beaucoup de mal à obtenir l’affichage des postes libérés sur le système d’opportunités interne, explique un délégué syndical CFDT. Le poids des habitudes fait que les recruteurs internes ont tendance à privilégier leur réseau naturel. Un réseau en général tourné vers l’exterieur de l’entreprise et qui n’est pas constitué de tout jeunes ».

À cela s’ajoute le fonctionnement en silos de la société, tellement étanches entre eux qu’il est « incroyablement compliqué de changer d’organisation pour les personnes en situation de mobilité interne », poursuit notre interlocuteur. Une difficulté liée à l’histoire de la société qui s’est constituée par strates et dont les différentes organisations ont été mises en concurrence entre elles.

Le problème devrait continuer de se poser cette année et l’année prochaine, Oracle France ayant provisionné 160 départs en préretraite sur trois ans. C’est d’ailleurs ce qui a coûté leur participation aux salariés en 2014.