Le Z10, premier modèle à écran tactile de Blackberry et présenté comme sa dernière planche de salut, a été un bide. Lancé au début de l’année 2013, l’appareil s’est si mal vendu que le constructeur vient de prévenir qu’il allait devoir passer une provision de l’ordre de 930 à 960 millions sur son deuxième trimestre fiscal clos fin août (dont les résultats seront publiés la semaine prochaine) pour tenir compte de la dépréciation de ses stocks. Blackberry n’a vendu que 3,7 millions de smartphones, sur la période, et encore essentiellement d’anciens modèles sous BB7.
Du coup, le constructeur a annoncé qu’il allait réduire sa gamme de six à quatre modèles et qu’il allait encore fortement diminuer sa masse salariale en licenciant 4.500 personnes supplémentaires (en plus des 5.000 suppressions de postes déjà effectuées l’année dernière). L’effectif devrait ainsi revenir à 7.000 salariés (contre 12.700 fin mars et 20.000 à son apogée). Le fabricant a également annoncé son intention d’abandonner le segment grand public pour se concentrer sur le marché professionnel. En divisant ses dépenses par deux, ces mesures devraient lui permettre de se maintenir à flots le temps de se vendre ou d’être démantelé (scénario de plus en plus évoqué).
Aux Etats-Unis, le groupe possédait encore 70 % de parts de marché en 2010 dans les entreprises, selon IDC (31 % au niveau mondial), rappellent Les Echos. Cette année, sa part de marché est retombé à 8 %, dans le monde professionnel (2,9 % au total). Rien qu’au deuxième trimestre, son chiffre d’affaires devrait afficher un recul de 45 %, à seulement 1,6 milliard de dollars.