IDC prévoyait encore le mois dernier une croissance de 10% des dépenses informatiques en 2025. Avec le déclenchement de la guerre commerciale, le cabinet d’études vient de publier un scénario pessimiste prévoyant une croissance ramenée à seulement 5%.
« Non seulement les droits de douane auront un effet inflationniste direct sur les prix des technologies aux États-Unis, mais les inquiétudes croissantes concernant un ralentissement économique généralisé entraîneront une baisse des investissements des entreprises et des consommateurs du monde entier », considère désormais le cabinet d’études.
L’application des tarifs va très vite se faire ressentir, même si certains fournisseurs ont constitué des stocks ou chercheront en partie à atténuer l’impact inflationniste. De plus, son effet sur les prix des technologies sera généralisé.
« Si cet impact sera le plus immédiat sur les appareils, puis sur les autres équipements de calcul, de stockage et de réseau, ainsi que sur la construction de centres de données, des secteurs comme les logiciels et les services seront également touchés si les tarifs se prolongent », souligne IDC.
Le cabinet d’études s’attend en effet à ce que les éditeurs et fournisseurs de services soient obligés à leur tour de répercuter des coûts d’infrastructure plus élevés pour le développement et la distribution de leurs produits.
Malgré la sensibilité au facteur prix, IDC estime malgré tout que le marché informatique restera plus résilient que lors des cycles économiques précédents.
« Pour les entreprises, l’informatique est passée d’un modèle de dépenses d’investissement à un modèle d’exploitation, dans lequel une part plus importante des dépenses technologiques est essentielle à leurs opérations », argumentent les analystes.
« La demande sous-jacente en informatique reste élevée et la probabilité d’une baisse des dépenses informatiques globales reste très faible », ajoutent-ils.
Dans une situation très évolutive, reste désormais à observer l’évolution des négociations et l’ampleur du choc.
« Si les mesures annoncées le 2 avril restent en vigueur et déclenchent une escalade des mesures de rétorsion conduisant à une récession mondiale, l’impact sur les dépenses informatiques sera rapide et à la baisse, ce qui pourrait entraîner la pire performance du marché depuis la grande crise financière de 2008-2009 », conclut le cabinet d’études.