Les acquisitions de l’Américain Pomeroy pour 815 millions de dollars et d’ITS Overlap en France (pour un montant tenu secret) étaient-elles les acquisitions de trop ? Après ces opérations réalisées au cours de l’été 2018, le groupe néerlandais a rencontré certaines difficultés financières et organisationnelles dont le point d’orgue fut l’ordonnance de mise en liquidation émise en septembre dernier par le HMRC (Her Majesty’s Revenue and Customs), le collecteur d’impôts britannique pour défaut de paiement de la TVA au Royaume-Uni.
De plus, selon certaines sources, les salaires du personnel et les factures des fournisseurs et des sous-traitants n’étaient plus payés à temps ces derniers temps. Le règlement de la TVA a permis à la filiale britannique d’échapper de justesse à la liquidation. Une recapitalisation de l’entreprise et l’injection de liquidités s’imposait cependant. C’est chose faite. Les actionnaires actuels vont réinvestir indique un communiqué du groupe, qui annonce par ailleurs une réduction de la dette et « des initiatives de transformation afin de générer une croissance à long terme. »
« Après un examen approfondi de la société et de ses perspectives, le conseil d’administration a déterminé que la recapitalisation de l’entreprise avec un nouvel investissement et une réduction de la dette permettrait de mieux positionner la société pour générer de la valeur à long terme. L’investissement de nos actionnaires actuels témoigne de la confiance en l’avenir de notre société et de la valeur que nous apportons à nos clients. », ajoute dans le communiqué Sam Humphreys, membre du conseil d’administration.
Parmi les bailleurs de fonds, le Canada Pension Plan Investment Board (CPPIB), véhicule financier du Régime de pension du Canada (qui a participé au financement du rachat de Pomeroy), a exigé et obtenu une réorganisation de la direction. Le président et CEO du groupe, Nana Baffour (photo), ainsi que le Global Head of Administration, Frank Asante-Kissi viennent de démissionner. Ils suivent ainsi de près le vice-président du groupe, Mark Cook, qui selon ChannelPartnerInsight a rejoint le groupe de services IT britannique Capita en tant que responsable de l’activité Technology Solutions.
Nana Baffour était arrivé à la tête de Getronics en août 2017 après le rachat pour 220 millions d’euros du groupe à la holding allemande Aurelius par sa société d’investissement Bottega InvestCo, avec le soutien des fonds Permira et White Oak.
L’homme d’affaires américano-brésilien n’est pas remplacé pour le moment, la direction étant assurée par son management actuel après quelques ajustements de postes. Lepatron de Getronics France, Francis Weill devrait ainsi conserver son poste.
En revanche, les choses bougent plus profondément aux Etats-Unis. La filiale Pomerroy l’ancien CEO, Chris Forman retrouve son poste après l’avoir quitté en 2017. Il avait ensuite occupé la présidence de l’entreprise jusqu’à son rachat par Getronics. La marque Pomeroy est rétablie.
« La collaboration établie au cours des 18 derniers mois entre les activités nord-américaines et internationales se poursuivra, assurant la continuité du service aux clients et les relations avec les fournisseurs des régions autres que l’Amérique du Nord », conclut le communiqué.