Le Syntec Numérique publie l’édition 2020 de son Top 250 des éditeurs de logiciels français réalisée en partenariat avec EY et désormais Tech’In France. Ce classement, qui fête ses dix ans, offre l’un des panoramas les plus complets de ce secteur d’activité, avec près de 350 sociétés et plus d’une quarantaine d’axes d’analyse pris en compte.

D’après les données collectées par EY, Syntec Numérique et Tech’In France sur la base de leur échantillon de 333 éditeurs, le chiffre d’affaires édition des éditeurs de logiciels français atteint 17 milliards d’euros en 2019, en croissance de 8% par rapport à 2018 – et de +100% en 10 ans. À fin 2019, le secteur employait 99.000 personnes (pour les seuls éditeurs tirant plus de 75% de leurs revenus de leur activité édition) soit plus de 10.000 emplois nets créés en douze mois – et plus 16.300 en 24 mois.

Réalisée entre juin et septembre 2020, l’enquête montre que cette dynamique de croissance devrait finalement être peu affectée par la crise. Les trois quarts des répondants (182 sociétés ont répondu) prévoient une croissance ou une stabilisation de leur chiffre d’affaires en 2020, et plus de la moitié envisagent une croissance de plus de 5% (et de plus de 10% pour 34% d’entre eux).

Les auteurs de l’étude identifient un facteur principal permettant d’expliquer cette résilience des éditeurs : la montée en puissance de l’abonnement comme mode de contractualisation privilégié par les éditeurs. Un essor associé bien évidemment à celui du SaaS, qui représente désormais 40% du chiffre d’affaires des éditeurs (contre 37% en 2018, 33% en 2017 et 10% en 2010). « Le SaaS constitue un formidable amortisseur de l’activité des éditeurs car les clients ne peuvent pas interrompre leurs contrats », décrypte, Jean-Christophe Pernet, associé chez EY qui a supervisé l’étude.

Sur ce point précis, l’étude souligne que 23% des éditeurs ont été sollicités pour résilier des contrats en cours durant la crise et que 55% des éditeurs concernés ont répondu favorablement aux demandes de résiliation. De la même manière, 34% des éditeurs ont été sollicités pour des réductions tarifaires de contrats en cours qui ont reçu des réponses favorables dans 53% des cas.

Cette dimension d’amortisseur en temps de crise n’a pas échappé éditeurs qui ont été 62% à citer le SaaS comme leur priorité technologique numéro un cette année (contre 49% en 2019).

À noter que les éditeurs interrogés déclarent parvenir dans 58% des cas (l’échantillon est de 203 sociétés sur ce point) à contractualiser sur une durée de 3 ans ou plus.

Tout comme, ils continuent d’engranger de la croissance, les éditeurs continuent d’embaucher. Les trois quarts (72%) assurent que leur effectif va continuer d’augmenter en 2020. Les deux tiers (63%) prévoient même que la croissance de leur effectif atteindra 10% ou plus cette année. Des chiffres qui traduisent la persistance des difficultés de recrutement auxquelles 78% d’entre eux disent être toujours confrontés malgré la crise.

La part des revenus consacrés à la R&D reste stable d’une année sur l’autre à 18%, ce qui est un ratio élevé. De même, la part du chiffre d’affaires réalisé à l’international culmine à 57% (chiffre en hausse de 3 points par rapport à 2018 mais qui reste relativement stable depuis dix ans). « Cette hausse provient essentiellement des éditeurs qui réalisent plus de 100 M€ de chiffre d’affaires déjà bien établis à l’international », expliquent les auteurs de l’étude dans leur synthèse. Mais ils ajoutent que « chez les acteurs plus petits, l’internationalisation reste un challenge difficile à relever ».