Le pic de la crise sanitaire passé, les entreprises IT doivent commencer à réfléchir à leur stratégie de déconfinement. Comment vont-elles aborder la sortie de crise ? Le témoignage de Taniel Doniguian, directeur général de l’intégrateur altoséquanais ArcITek

Channelnews : Quand pensez-vous qu’ArcITek pourra reprendre une activité à peu près normale ? À quelles conditions ?

Taniel Doniguian : La crise sanitaire a fortement impacté et désorganisé notre gestion de projets. Si nous avons réussi à limiter la casse, c’est grâce à notre business model et à notre agilité. Nous attendons de connaître les instructions gouvernementales afin de nous organiser en conséquence. Nous avons depuis très longtemps mis en place le télétravail, nous prioriserons cette façon de travailler. Notre interrogation est plutôt autour des équipes « Delivery » qui doivent pouvoir installer les projets vendus. Notre priorité sera de remettre tout le monde au travail.

Channelnews : Sur quelles activités misez-vous en priorité en sortie de confinement ?

Taniel Doniguian : Nous devons absolument livrer les jours de prestation vendus. L’activité de services managés que nous avons mise en place a très fortement décollé. Nous avons durant cette crise, réussi à signer plusieurs belles affaires en Cloud et backup as a Service et en supervision as Service. Nous allons continuer de mettre l’emphase sur ce type de projets à forte valeur ajoutée pour arcITek.

Channelnews : Vous attendez-vous à devoir réduire la voilure par rapport à l’avant-Covid ?

Taniel Doniguian : Il n’est pas question pour nous de réduire la voilure. Si nous avons gelés nos embauches, nous ferons tout notre possible pour qu’il n’y ait aucun dégât collatéral pour nos équipes. Ces dernières ont déjà été informées et sensibilisées sur la nécessaire réduction des coûts. Nous sommes très vigilants sur la réduction de nos coûts fixes.

Channelnews : Quelles initiatives envisagez-vous pour soutenir l’activité de votre société dans un environnement économique profondément dégradé ?

Taniel Doniguian : Nous avons accéléré notre activité de services managés et avons effectué les investissements nécessaires. Nous avons signé de très belles références KUMO (notre marque de cloud hébergé dans nos datacenters) et en backup as a Service. Nous allons redoubler d’effort en la matière.

Channelnews : Constatez-vous des défauts de paiement ou des allongements des délais de paiement de la part des clients ? Si oui quels sont les typologies de clients et les secteurs les plus problématiques et comment envisagez-vous de vous en prémunir ?

Taniel Doniguian : Pour l’instant, à part quelques retards de paiement dû à la réorganisation des services comptabilités chez nos clients, nous n’avons rien constaté d’inquiétant. Nous sommes très attentifs à la gestion de notre trésorerie.

Channelnews : Quelles initiatives votre entreprise prend-elle (ou envisage-t-elle de prendre) pour préserver sa trésorerie ? Avez-vous (ou prévoyez-vous d’avoir) recours aux différents dispositifs mis en place par le gouvernement (prêts garantis, fonds de solidarité…) ?

Taniel Doniguian : Pour l’instant, les mesures mises en place par le gouvernement nous ont permis de faire face à la crise. Nous sommes solides et nos fonds propres nous permettent de faire face à cette situation inédite pour le moment.

Channelnews : À quelles évolutions majeures du marché IT vous attendez-vous après le déconfinement ?

Taniel Doniguian : Je suis certain qu’il y aura un avant et un après. L’industrie mondiale prend conscience du nécessaire besoin de relocalisation. Cela générera des opportunités. Ce que nous observons dans la grande distribution alimentaire est un exemple pour notre industrie. La réduction des kilomètres (zéro km), les circuits courts, la solidarité avec les producteurs locaux sont autant de chantiers auxquels il faudra réfléchir pour demain. Je suis certains que nos clients préféreront faire appel à des ressources locales plutôt que d’aller les externaliser à l’autre bout de la planète. La digitalisation va s’accentuer, nous offrant de nombreuses opportunités.

Témoignage recueilli par courriel le 27 avril 2020