Annoncée en octobre 2020, la scission des services gérés d’infrastructure d’IBM (IBM GTS) est entrée en phase d’exécution le 1er septembre. Sur les près de 5000 salariés d’IBM France, 914 ont ainsi été transférés vers Kyndryl, la nouvelle société née de la scission. Dans le monde 90 000 collaborateurs d’IBM sont concernés par ce « spin off ».
Au niveau de la direction, Martin Schroeter devient le premier CEO de Kyndryl et Philippe Roncati prend la tête de la filiale française. Parmi les nominations récentes, Nicolas Sekkaki, un autre français qui a fait l’essentiel de sa carrière chez IBM France, se voit confier la direction mondiale de l’activité application, données et IA.
Kyndryl a en effet annoncé cet été s’organiser en six grands pôles d’activités : Cloud , Applications, données & IA , Sécurité & résilience , Core Enterprise & zCloud , Réseau & Edge , et Espace de travail numérique.
L’entreprise se dote par ailleurs d’une équipe « Services de conseils et déploiements », réunissant experts métiers et technologiques. Elle accompagnera les clients dans le choix des meilleurs environnements numériques et sur l’adoption et l’intégration de technologies.
Au cours des prochaines semaines va s’opérer le délicat processus de transfert des contrats d’IBM à Kyndryl. Sur son site la nouvelle entreprise a tout fait pour rassurer ses clients. Tout sera mis en œuvre pour que les effets de la scission soient pour eux aussi peu perceptible que possible.
Cette phase sensible s’opère toutefois dans un climat social loin d’être apaisé, notamment en France où elle est conduite parallèlement à un important plan de départs volontaires chez IBM. L’accord de transition signé en juin par les syndicats, à l’exception de la CGT, est loin d’avoir dissipé toutes les inquiétudes sur le devenir des salariés et leurs conditions de travail.
« Ce transfert obligatoire soulève encore beaucoup de questions et la non-réponse des directions des deux entreprises sur de nombreux points cruciaux amplifie un climat anxiogène », écrivent ainsi les représentants de la CFDT dans un post de blog publié 2 septembre.
« La viabilité économique n’est pas clairement démontrée, principalement par l’absence d’informations commerciales sur l’aval de nos clients », regrettent-ils, ajoutant que « les conditions sociales ne sont pas en France tout à fait conformes au « clone and go » promis par notre CEO ».