Le tribunal de commerce doit se prononcer mercredi sur le résultat de la cession d’une partie des magasins Surcouf afin d’assurer la continuation de l’activité de l’enseigne. Sa relance s’annonce ardue.


L’enseigne spécialisée informatique peut-elle encore se relever de la crise dans laquelle elle se trouve ? C’est la question que commencent à se poser salariés et fournisseurs à la veille de l’audience du tribunal de commerce de Paris devant se prononcer sur la poursuite ou non de l’activité. Car le résultat des cessions de magasins, censées regonfler sa trésorerie et garantir la continuité d’exploitation quelques mois supplémentaires, ne serait pas à la hauteur des attentes.

Dans ce contexte, tout le monde retient son souffle en attendant la communication officielle du contenu des offres ce 5 juin aux membres du comité central d’entreprise puis le lendemain au tribunal de commerce. Dans l’idéal, l’entreprise espère récupérer suffisamment de cash pour financer sa restructuration et sa relance. Rappelons que le plan présenté lors de la première audience du tribunal de commerce le 18 avril prévoit le départ de 200 salariés au bas mot (sur 450). Des départs qu’il faudra bien indemniser.

Pour limiter les frais, le tribunal a donc proposé que le plus gros morceau, les quatre vingt dix salariés d’Haussmann et les trente-cinq de Mérignac, soient repris avec les fonds de commerce. Ne resteraient alors plus qu’à financer les suppressions du reliquat, soit une trentaine de postes à Lille Molinel, une quinzaine au SAV central, une quinzaine au Web et une partie des trente de postes de « l’annexe », survivance de la centrale d’achat parisienne de l’enseigne, qui doit être transférée définitivement à Lille.

Malheureusement, le scenario de la reprise des salariés avec les magasins est fort peu probable. Et si, en plus de cela, les cessions ne rapportaient rien ou pas grand-chose, alors l’enseigne pourrait cesser purement et ses activités dès cet été faute d’une ultime recapitalisation. Solution intermédiaire, elle pourrait passer entre les mains d’un repreneur dans le cadre d’un plan de cession.

Ce dernier scénario permettrait au moins de sauver une partie des emplois restants mais signifierait une perte sèche pour les fournisseurs qui continuent de soutenir l’enseigne, au premier rang desquels Ingram Micro. Du reste, beaucoup doutent désormais qu’un projet viable puisse émerger compte tenu de l’hémorragie de la clientèle et du chiffre d’affaires (-50% en deux ans selon des sources internes). Une chose leur apparaît néanmoins certaine : l’actionnaire actuel n’est pas à la hauteur des enjeux.