Après 20 années d’existence, l’enseigne mythique de distribution informatique, se déclarait en cessation de paiement fin février, lestée par ses pertes abyssales. Un événement qui a ébranlé toute la profession.


Article publié le 29/02/2012 sous le titre Naufrage : Surcouf en cessation de paiements

On croirait à un mauvais canular tant la nouvelle paraît inconcevable. Surcouf, l’enseigne créée par Olivier Dewavrin, qui a longtemps fait figure de référence absolue en matière de distribution informatique grand public, vient de se déclarer en cessation de paiements. Une demande de mise sous protection judiciaire vient d’être déposée ce jour par Hughes Mulliez, son PDG et principal actionnaire, auprès du tribunal de commerce de Lille. Une procédure de redressement judiciaire devrait être ouverte dans les prochains jours afin de déterminer si l’enseigne peut poursuivre ses activités et dans quelles conditions.

Des signes annonciateurs


Si pour beaucoup la surprise est totale, néanmoins les signes annonciateurs se sont accumulés ces derniers mois. Ainsi, selon un fournisseur, l’enseigne a progressivement perdu une grande partie de ses encours à partir du printemps dernier. Ce qui n’a pas tardé à occasionner des ruptures d’approvisionnement sur un nombre de plus en plus important de marques et de fournisseurs. Les représentants du personnel citent notamment Banque Magnétique, LaCie, Sony et tout dernièrement Western Digital.

Autre élément alarmant : les pertes de 34 M€ (sur 160 M€ de CA) enregistrées sur l’exercice 2010-2011 – toujours non publié – et la recapitalisation de 20 M€ qui a suivi à l’automne dernier. Des pertes elles-mêmes précédée d’un résultat net négatif presqu’aussi important (26,5 M€) sur l’exercice précédent. Plus inquiétant, malgré le plan social de l’été 2010, qui s’était traduit par le licenciement 174 salariés, et la fermeture l’été dernier de deux magasins (Belle Epine et Strasbourg) sur huit, ayant entraîné 40 départs supplémentaires, les dirigeants avaient prévenu que l’activité resterait déficitaire cette année.


Des errements stratégiques


Dans un communiqué, l’intersyndicale CFTC-CGT-CFE-CGC et le Comité central d’entreprise pointent les errements stratégiques et les erreurs de gestion du PDG. Ils dénoncent notamment les 174 licenciements de 2010, qui ont visé des personnes détenant pour la plupart le savoir-faire de l’entreprise, sacrifiés non pour des motifs économiques mais pour imposer une nouvelle politique salariale. En cause également, les investissements dans le nouveau siège social de Lille, l’échec de la migration vers un nouveau système d’information, le changement improvisé de plate-forme logistique…

En complément sur Channelnews :

Rapidement, il s’avère que le navire Surcourf sera difficile à renflouer tant les pertes opérationnelles sont lourdes et le modèle économique a besoin d’évoluer : Qui peut encore sauver Surcouf ?

Après avoir tenté de redresser l’enseigne en sacrifiant certains magasins, l’administrateur judiciaire est contraint de faire appel à candidature pour la reprise de l’ensemble des actifs : Surcouf : le tribunal opte pour un plan de cession totale

Triste fin pour Surcouf

Au final, aucun repreneur ne se manifeste (Pas de repreneur pour Surcouf : les 380 salariés au tapis), ce qui entraîne la liquidation pure et simple de l’enseigne et le licenciement de ses salariés (Surcouf, c’est fini)

Le naufrage de Surcoufest révélateur du malaise qui traverse toute la distribution d’informatique et d’électronique grand public Les enseignes spécialisées dans l’électronique grand public menacées ?

Surcouf n’est d’ailleurs pas la seule enseigne à disparaître (Liquidation de l’enseigne Microconcept Distribution) C’est pourtant ce moment que choisit Ldlc pour lancer un réseau de points de ventes spécialisés en franchise Franchises LDLC : y a-t-il réellement une place pour une nouvelle enseigne spécialisée ?