A la veille de sa convention annuelle EcoEX22, OVHcloud à déclaré renoncer à utiliser le logiciel de cloud hybride Anthos de Google et rompre son partenariat avec le géant américain.

« OVHcloud et Google Cloud ont décidé d’un commun accord de mettre fin à leur partenariat.  Cette décision résulte d’un constat conjointement partagé (…) mais ne remet en cause ni les technologies développées ni les possibilités de futures collaborations », ont fait savoir les deux entreprises dans une déclaration commune rapportée par l’AFP.

Les dirigeants d’OVHcloud ont expliqué ne pas avoir obtenu de garanties de Google sur le maintien à l’avenir de la « déconnexion » entre les serveurs d’OVH et ceux du groupe américain. Le problème porte sur les mises à jour logicielle des services de Google, effectuées jusqu’à présent au moyen de supports de stockage amovibles de type clé USB mais que Google souhaiterait réaliser directement via une connexion informatique. Une solution jugée non acceptable par OVHcloud qui veut maintenir la séparation totale entre les serveurs des deux groupes.

Cette décision en forme de coup de griffe peut être vu comme un changement de cap d’OVHcloud, bien décidé désormais à s’imposer comme un acteur de référence de la souveraineté des données en Europe. Le groupe d’Octave Klaba travaille d’arrache-pied pour obtenir la certification SecNumCloud pour l’ensemble de son offre cloud et à terme la future certification européenne EUCS (European cybersecurity certification scheme for cloud services).

Le groupe roubaisien aurait-il plus à perdre qu’a gagner en jouant la carte d’une alliance avec un hyperscaler américain ? Le terrain est déjà bien occupé par l’alliance de Google avec Thalès (S3NS) et celle de Microsoft avec Orange et Capgemini (Bleu). Et ces alliances ont encore beaucoup à faire pour démontrer leur immunité aux lois extraterritoriales et obtenir leurs certifications, ce qui explique que leurs plateformes ne devraient pas être opérationnelles avant 2024.