Le cabinet conseil Neoxia a mis en place une organisation basée sur l’échange et le partage, dans laquelle les consultants disposent de beaucoup d’autonomie. Explications avec son PDG Gilles Mergoil.

 

Channelnews : C’est quoi Neoxia ?


Gilles Mergoil : Nous sommes un cabinet conseil en système d’informations qui accompagne des grands comptes pour lesquels le système d’information à un caractère stratégique. Nos clients sont des grandes banques, des administrations – le secteur public représente 40% de notre activité-, des entreprises de services et des sociétés industrielles. Nous avons été créé en 2000 et nous occupons une quarantaine de consultants, dont une dizaine au Maroc. Notre chiffre d’affaires tourne autour de 4 millions.

Par nature, nous mettons en place des usages collaboratifs au sein de nos équipes ou entre nos équipes et nos clients.

Il y a quelques années nous nous sommes posés la question de l’utilisation d’autre chose que le mail. Nous voulions passer à du temps réel en utilisant le chat, l’audioconférence, la vidéoconférence, cette dernière étant toutefois limitée aux grandes organisations qui disposent de solutions de téléprésence. Nous sommes également des grands utilisateurs de Google Apps et dans une moindre mesure d’applications collaborative Apple.

Toute cela fait ressortir un grand nouveau de productivité. Quand une réunion se termine, le compte-rendu est rédigé, la décision approuvée. Il y a un grand gain d’efficacité.

Cela a permis à certains de nos clients d’appréhender d’autre méthodes de travail et d’instaurer leur propre processus collaboratif.

Cela permet également un autre type de management.

A ce propos, vous avez mis en place ce que vous appelez un management participatif. De quoi s’agit-il ?


Gilles Mergoil : L’utilisation de ce type d’outils induit quelques changements, notamment un niveau de transparence très élevé. Lorsque quelqu’un parle, tout le monde l’entend. Il n’y a plus de possibilité de se relire, de fignoler sa question ou sa réponse. C’est très déstabilisant.

Pour que cela marche, il faut mettre les gens en confiance, passer d’une culture managériale de cadrage à une culture où le manager accorde sa confiance a priori et exerce éventuellement un contrôle a posteriori.

Il faut donc accepter l’erreur, sinon les gens ne prennent pas d’initiative.

Les managers doivent donc avoir en face d’eux des gens qui supportent cette autonomie, qui n’ont pas peur de prendre des risques pour progresser.

Cela paraît séduisant mais ce n’est pas évident pour tout le monde. Les managers ne risquent-ils pas de se laisser déborder ? C’est pourquoi il faut un accompagnement opérationnel sur le terrain.


Vous êtes donc obligé de faire un recrutement très sélectif ?


Gilles Mergoil : Nous avons deux impératifs lors du recrutement. Nous devons trouver des collaborateurs qui partagent notre ADN fondé sur la collaboration, l’échange et le partage.

Ensuite, comme nous travaillons avec des clients que nous n’avons pas choisi, nos consultants doivent être ouverts et accepter de se faire coach pour inciter à un comportement collaboratif qui induira le succès de notre mission. Cela exige des profils un peu particuliers, difficiles à trouver. Beaucoup de sociétés recherchent ce genre de talents.

Vous préférez recruter des jeunes, souvent plus souples que ceux qui ont un peu de bouteille ?


Gilles Mergoil : Nos recrutements sont équilibrés. Nous avons un tiers de débutants et de juniors, un tiers de personnes ayant entre 5 et 15 ans d’expérience et un tiers dont l’expérience va au-delà. Tout cela donne des équipes intéressantes avec de jeunes experts et d’anciens managers de systèmes d’information reconvertis en consultants. Cela permet à la fois de faire évoluer les jeunes recrues et de garder les seniors up-to-date.


Vous organisez régulièrement des sessions d’expression interne. Vous pratiquez la dynamique de groupe ?


Gilles Mergoil : En quelque sorte. Nous estimons qu’il est important d’organiser des réunions où chacun se présente, explique son travail. Ces réunions ont lieu 2 ou 2 fois par mois, à l’initiative des consultants. La dernière était organisée sur le thème de la « Présentation zen », pendant laquelle un de nos collaborateurs a donné les clés pour une présentation powerpoint réussie, capable de maintenir un auditoire en éveil grâce au rythme, à la qualité de la présentation. D’autres sessions sont plus techniques et abordent des thèmes comme le développement d’applications mobiles ou la gestion de projet. Cela fonctionne assez bien puisque nous avons en général une quinzaine de participants, ce qui n’est pas mal sur 30 consultants.

Vous pratiquez également la veille technologique ?


Gilles Mergoil : Absolument. Chez Neoxia nous avons le réflexe de rechercher les outils numériques correspondant aux pratiques collaboratives. Le dernier d’entre eux est Yammer, un réseau social d’entreprise qui fonctionne en interne, mais ouvert sur les clients et même en partie au grand public, dans lequel nous montrons les pratiques que nous voulons valoriser.

Ces outils ont 4 objectifs : améliorer notre efficacité, permettre à notre écosystème d’échanger afin de construire des solutions innovantes ou potentiellement de créer de nouvelles offres, se rendre visibles afin d’être aperçus par nos prospects et nos futurs consultants et enfin capitaliser sur notre savoir. Nous devons diffuser ce savoir au sein de notre système d’information via les moteurs de recherche. Nous sommes passés du knowledge management à un système qui capte l’information.

Neoxia recrute

Neoxia souhaite recruter une dizaine de nouveaux collaborateurs. Le cabinet recherche des consultants juniors et des consultants juniors Java avec 0 à 3 ans d’expérience, des consultants juniors métrologie performance avec 0 à 2 ans d’expérience, un consultant Microsoft avec 4 à 5 ans d’expérience et des consultants seniors Java/JEE avec environ 10 ans d’expérience.

Les jeunes diplômés ont la faculté d’entrer au capital de la société.