Microsoft pourrait arrêter d’intégrer Teams, son application de conférence en ligne, à la suite logicielle Office pour éviter une enquête antitrust de la part de l’Union européenne, d’après le Financial Times.

Francisco Mingorance, le secrétaire général de la CISPE, une association européenne à but non lucratif de fournisseurs de services cloud, confirme : « Microsoft propose une série d’accords unilatéraux et volontaires afin d’éviter les enquêtes formelles et l’examen minutieux de ses pratiques déloyales en matière de licences logicielles ». Et d’ajouter : « La CISPE examinera tous les accords qui empêchent le verrouillage et rétablissent un choix équitable sur le marché mais elle souligne que les accords doivent être transparents, vérifiables et applicables ».

Selon Frank Karlitschek, le PDG de Nextcloud, c’est « un pas dans la bonne direction mais il reste encore beaucoup à faire. Par exemple, l’intégration de OneDrive dans Windows et Office sur mobile, l’intégration et la livraison de Teams dans Windows 11 et la connexion automatique à OneDrive, Teams et autres applications Microsoft 365 en même temps que la connexion Windows ». L’allemand Nextcloud a déposé deux plaintes contre Microsoft auprès de la Commission européenne en 2021.

« Nous continuons de coopérer avec la Commission dans le cadre de son enquête et sommes ouverts à des solutions pragmatiques qui répondent à ses préoccupations et servent les intérêts des clients », commente Microsoft auprès du Register.

Microsoft avait déjà attiré l’attention des régulateurs européens à la suite de plaintes concernant ses pratiques en matière de licences logicielles cloud. Le mois dernier, le géant de Redmond a signé un accord avec OVHcloud, Aruba S.p.a. et la Danish Cloud Community pour qu’ils retirent leurs plaintes.

« Nous voyons Microsoft utiliser des tactiques restrictives en matière de licences logicielles cloud pour accroître la dépendance des clients à l’égard de ses produits et limiter le choix », commente la Coalition of Fair Software Licensing. « Le dégroupage de deux produits n’est pas suffisant pour répondre aux préoccupations légitimes des clients et des régulateurs ».