Selon l’étude IDC/Syntec numérique/Top Management examinant l’attitude de 130 dirigeants français à l’égard de l’apport des outils numériques, ceux-ci ont nettement progressé dans leur usage personnel, mais ils sont encore peu sensibles à la notion d’entreprise numérique.

 

La démocratisation des usages du numérique a définitivement atteint la sphère des dirigeants français. En témoigne le taux d’équipement relevé par l’enquête menée auprès de 130 dirigeants (baromètre IDC/Syntec numérique/Top Management) soit 3,7 terminaux par dirigeant en moyenne. Six fois sur dix, il s’agit de tablettes, et tous (ou presque) disposent d’un smartphone (91%) et d’un PC portable (94%).

 

Mieux : quatre dirigeants sur dix estiment être tout à fait à l’aise avec ces outils. Les plus avancés dans l’usage fréquentent les réseaux sociaux et ont recours aux outils d’aide à la décision. Et quand on leur parle de cloud computing, de décisionnel, ou de contribution du numérique au bon fonctionnement de l’entreprise , ils ne froncent pas le nez avec inquiétude. Au contraire.

 

Le numérique reconnu comme vecteur de compétitivité

 

Au delà de cette appropriation des outils, quasi généralisée, la prise de conscience des enjeux stratégiques liés aux systèmes d’information de l’entreprise a elle aussi nettement progressé. La conjoncture économique et le climat d’incertitude actuel incitent une large majorité d’entre eux à reconnaître, dans le numérique au sens large, un vecteur de compétitivité et d’innovation (dans huit cas sur dix). Sans savoir, pour une trop large partie d’entre eux, comment concrètement tirer parti et mettre en oeuvre ce levier dans leur entreprise. Car il reste aussi près d’une moitié des dirigeants (43%) pour estimer que le numérique est un domaine trop complexe, mal maîtrisé, trop coûteux (54%) et trop rigide (50%).

 

Selon les entretiens menés par les analystes d’IDC (auprès de 26 dirigeants) pour compléter ce baromètre de la maturité numérique, la notion de gouvernance IT a elle aussi nettement progressé auprès des dirigeants. Il n’est plus aussi rare que les DSI aient leur place au Comité exécutif. Les grandes et moyennes entreprises adoptent progressivement un mode de gouvernance collégiale, associant la DSI, les directions métiers et les directions fonctionnelles (achat et RH, notamment). Mais la communication reste encore insuffisamment fluide. Ce qui amènent les organisateurs de ce baromètre à plaider pour l’évolution des organisations dans ce sens. Pour Hugues Meili, pdg de Niji et partenaire du baromètre, « le chaînon manquant dans l’organisation est celui du Chief Digital Officer, ou directeur numérique », capable « d’aller à la rencontre des enjeux business » et de « prendre en charge l’apport du numérique de façon transversale ».