Que pensent les partenaires français de VM Essentials, la solution de virtualisation lancée par HPE le 20 février dernier ? Ont-ils l’intention de la proposer à leurs clients ? Pour quels cas d’usages ? Quels sont ses atouts et ses limites ? Telles sont les questions que nous avons posées à quelques-uns d’entre eux. Nous reproduisons ici une synthèse de leurs réponses.

Selon les partenaires HPE, VM Essentials (VME), qui repose sur KVM – l’hyperviseur intégré au noyau Linux depuis 2007 – se caractérise d’abord par son intégration avec Morpheus CMP, la plateforme de gestion cloud de l’éditeur Morpheus Data, que HPE a racheté en août dernier et qui est fournie en version basique avec VME. « Cette intégration est un atout, car elle permet aux entreprises de gérer à la fois leurs environnements VMware et HPE dans une approche de transition progressive », explique Georges Esteves, directeur technique national Cheops Technology.

Yves Pellemans, directeur général adjoint de Cheops Technology, note de son côté que « cette combinaison KVM + Morpheus CMP permet d’intégrer des fonctionnalités avancées telles que la haute disponibilité, la migration simplifiée des machines virtuelles, la protection des données, etc. » Avec son interface centralisée pour l’administration des machines virtuelles, VM Essentials peut ainsi se comparer à VMware vSphere (vCenter), selon lui.

Mais c’est surtout sur le plan tarifaire que VM Essentials se distingue. « VM Essentials adopte une tarification basée sur les sockets, contrairement à VMware qui facture désormais au nombre de cœurs. Suivant les usages, ce modèle permet de réaliser des économies pouvant atteindre trois fois le coût total de possession (TCO) par rapport à VMware », expose-t-il. Grégoire Malabard, PDG de son confrère X9000, s’attend lui via ce licensing au socket à des économies potentielles de l’ordre de 30 % par rapport à VMware.

Toutefois, Grégoire Malabard considère VME comme une solution prometteuse mais encore jeune, ce qui la réserve pour le moment à des environnements de test, plutôt qu’à des environnements de production. Il estime la compatibilité matérielle encore trop limitée – elle est encore essentiellement restreinte aux solutions HPE mais l’objectif affiché est d’ouvrir rapidement la compatibilité à d’autres acteurs d’infrastructure comme Dell et Pure Storage – et regrette l’absence de certaines fonctionnalités avancées telles que le stretch clustering (qui permet de basculer automatiquement une production d’un centre de donnée à un autre). Mais il prévoit de commencer à proposer VM Essentials sérieusement à ses clients dès lors que le stretch clustering sera disponible, soit avant l’été à en croire la roadmap présentée par HPE.

Même approche prudente de Georges Esteves : « Nous voyons VM Essentials comme une solution complémentaire à VMware dans un premier temps, plutôt que comme une solution de substitution. Nous accompagnerons nos clients dans l’évaluation de HPE VM Essentials pour identifier les cas d’usage pertinents et valider sa maturité technique au fil des mises à jour. »

Pour lui, VM Essentials peut s’avérer pertinent dans le cadre de nouveaux projets d’infrastructures (pour éviter les coûts croissants des licences VMware) ; pour les environnements non critiques (workloads secondaires, filiales qui ne nécessitent pas un écosystème VMware complet…) ; dans le cadre d’une stratégie hybride multi-hyperviseurs (exploitation simultanée de VMware et HPE VM Essentials)…

En conclusion, Yves Pellemans estime qu’à l’image de Nutanix, HPE VM Essentials peut rapidement s’imposer comme une alternative crédible, performante et économique face à VMware vSphere. Grégoire Malabard a été convaincu par la roadmap de HPE qui devrait aboutir à « une solution complète d’ici la fin de l’année ». Quant à Georges Esteves, il qualifie VM Essentials d’« alternative intéressante pour les entreprises souhaitant diversifier leurs environnements et réduire leur dépendance à VMware, tout en restant intégrées à l’écosystème HPE. Toutefois, elle doit encore gagner en maturité et en compatibilité applicative avant de s’imposer comme un véritable concurrent sur le marché ».