Le modèle de sécurité historique, de type « château fort », n’est plus adapté aux nouveaux modes de travail. L’empilement des solutions matérielles nécessite des quantités massives d’électricité, ce qui augmente l’empreinte carbone des entreprises, selon Emmanuel Serrurier.

Dans un avis d’expert, le Vice-Président Europe du Sud de Zscaler, fournisseur de sécurité dans le Cloud, invite à prendre du recul et réfléchir à la composante environnementale de la cybersécurité : « Les responsables informatiques ont dépensé sans compter dans des solutions matérielles d’identification des risques et de réponse aux menaces. La sécurité s’est-elle améliorée pour autant ? Pas tant que ça. En revanche, la pollution s’est aggravée. »

Il donne un ordre de grandeur : « Prenons l’exemple d’une appliance matérielle traditionnelle conçue pour filtrer le trafic Web entrant et sortant d’une grande entreprise : une année de son fonctionnement requiert environ 49 000 mégajoules de puissance, soit 13 611 kilowatts d’électricité, et rejette 9,6 tonnes de dioxyde de carbone. La quantité de CO2 produite équivaut à la consommation de 22,3 barils de pétrole ou à la combustion de 4,5 tonnes de charbon… Plus de 12,6 acres d’arbres sont nécessaires pour absorber cette pollution par photosynthèse. » Or, chaque couche de sécurité peut contenir jusqu’à 14 appliances et la plupart des entreprises ont besoin de dizaines de couches de sécurité.

Qui plus est, « il suffit de franchir un pare-feu une seule fois pour pouvoir ensuite se déplacer latéralement sur le réseau et accéder aux systèmes, applications et datacenters hébergés au sein du périmètre soi-disant sécurisé. »

M. Serrurier prône un modèle de sécurité dans le Cloud, de type SASE (Secure Access Service Edge), pour optimiser le routage des données et ainsi réduire l’empreinte carbone. Ce, d’autant plus si les centres de données associés fonctionnent avec de l’énergie dite « verte » (éolienne, hydroélectrique et solaire). Il souligne que « certains projets récents ont enregistré une baisse de 97 % de la production de carbone liée à la cybersécurité ».

Et de conclure : « Puisque les équipes informatiques ont la possibilité d’utiliser des solutions plus sûres, plus rentables et nettement plus éco-énergétiques, pourquoi s’en priveraient-elles ? »

Cet avis rejoint une récente étude d’IDC qui présente le Cloud comme vecteur de réduction de l’empreinte carbone.