Dès 2014, estime Gartner, le Personal Cloud aura relégué le PC au statut de moyen d’accés aux données parmi d’autres. Engouement pour les tablettes (dernier relevé d’IDC), nouveaux modes de travail (étude Citrix) et nouveaux modes de consommation (étude KPMG) le confirment.

 

Non, les parcs de PC dans les entreprises et le PC des foyers ne prendront pas de si tôt le chemin de la poubelle. Mais tout porte à croire, selon Gartner que, dans deux ans, la convergence des usages privés et professionnels, technologie aidant, aura banalisé le Personal Cloud. Sans éliminer du tableau le PC en tant qu’équipement de Personal Computing parmi d’autres.

 

La bascule est incontestablement proche, insistent les analystes du Gartner. Parmi les tendances de fond qui les en ont convaincus, l’évolution des usages et des comportements compte autant que l’offre foisonnante de technologies. Bien sûr, la virtualisation a donné le coup d’envoi en libérant les applications -et donc les usages- de l’exclusivité de tel ou tel système d’exploitation, de telle ou telle architecture de processeur. De même, la diversification et l’arrivée massive de terminaux de tout acabit (smartphones, notebooks, tablettes) ont amplifié le mouvement. Du coup, les applications sont devenues Apps, adaptées aux divers supports. Et surtout, les fournisseurs de matériels et de services, réseaux et télécom inclus, ont commencé à jouer à fond la carte du « as-a-service ». Dont le stockage en ligne. Auquel les usagers commencent à prendre goût, la mobilité y incitant.

 

Modes de travail nomades plébiscités par les grandes entreprises

 

C’est ce qui amène Gartner à mentionner en megatendance n°1, la consumérisation. Combinaison du très médiatisé BYOD (Bring your own device) et de la démocratisation des usages innovants (sur médias sociaux, par exemple) en toutes circonstances . « Vous n’avez encore rien vu », prévient Gartner.

 

C’est également l’avis de Citrix qui constate que les grandes entreprises françaises (plus de 500 salariés) plébiscitent les modes de travail nomades. Selon l’étudeGlobal Workshifting Index (menée par ailleurs dans 11 pays), neuf dirigeants français interrogés sur dix indiquent que, d’ici fin 2013, leurs entreprises auront mis en place des stratégies de « workshifting ». Entendons par là, donner les moyens aux salariés de choisir le moment, le lieu et le matériel le plus approprié pour effectuer leur travail. Le champion de la virtualisation tient à rappeler qu’à cet égard il subsiste un écart important entre les grandes entreprises et les PME (cf. étude Citrix  – février 2012). Sont invoqués le gain de productivité (54% des réponses), l’amélioration de la qualité de service ( 41%) et pour ses salariés (travailler n’importe où à 61%). Mais aussi, de la part des responsables informatiques sondés par cette étude, la possibilité de réduire les coûts de l’entreprise (immobiliers, coûts de déplacements) et notamment les dépenses informatiques (coûts d’administration du parc, consolidation et centralisation des infrastructures).


Accélération des ventes de tablettes


Nouveaux modes de travail, donc, mais aussi émergence de nouveaux modes de consommation numérique portés par la mobilité. Ce que met en exergue l’étude KPMG. Un mouvement encore timoré en France, où le taux d’applications payantes téléchargées sur un terminal mobile en France est de 27 %, contre une moyenne mondiale de 39 %. Mais globalement, 30% des français se déclarent prêts à utiliser leurs mobiles pour régler leurs achats. « L’essor des smartphones et des tablettes accélèrent le développement des usages numériques en mobilité. Dès lors, de nombreux acteurs économiques doivent relever ce défi et adapter leurs services : agences de publicité, commerçants, éditeurs de contenus, opérateurs, banques… », déclare Marie Guillemot, Associée, responsable du secteur Technologie, Média, Télécommunications de KPMG en France.

Ce n’est pas la dernière livraison de statistiques d’IDC concernant les ventes de tablettes qui la détrompera. Au dernier trimestre 2011, il s’est vendu 56,1% de tablettes en plus qu’au troisième trimestre, soit 28,2 millions d’unités dans le monde. Et plus de deux fois plus qu’un plus tôt (+155%). Une croissance plus forte que prévue qui établit le bilan total des ventes de 2011 à 68,7 millions d’unités. L’appétit numérique des consommateurs d’Amérique du Nord tire le marché. Mais les européens ne sont pas non plus en reste. Et ce n’est qu’un début : selon IDC, cette progression et l’observation de la demande permettent de viser pour 2012 un score de 106,1 millions d’unités vendues dans le monde, soit près de 20 millions de plus que lors de la précédente estimation (87,7 millions) de ses analystes. Et près de deux fois moins qu’en 2016 (198 millions d’unités).