Le cabinet d’étude IDC révise à la baisse ses prévisions pour le marché mondial des services IT. Après une augmentation de 5% (+2,4% en dollars d’aujourd’hui) en 2019 à l’échelle mondiale, les dépenses de services IT devraient reculer de 1,1% en 2020. Mais il repassera dans le vert en 2021 avec une croissance d’un peu plus de 1%, anticipe IDC. Ces nouvelles prévisions sont basées sur la projection de l’Economist Intelligence Unit selon laquelle le PIB réel de 2020 devrait se contracter de plus de 2%, avec une forte baisse au T1 et au T2 compensée par une reprise au second semestre.

C’est la région EMEA qui devrait être la plus affectée avec une contraction du marché de 4,3% en 2020. Un retournement brutal par rapport à la croissance de 4,4% enregistrée en 2019. Et IDC prévient que le marché européen ne reviendra probablement pas en territoire positif avant 2022. Cependant, IDC s’attend à ce que les différents pays se redressent à des rythmes très différents. Les principaux pays d’Europe occidentale signalant un nombre élevé de cas et de décès liés au COVID-19 et se préparant à une récession majeure. Après une fermeture prolongée, les chefs d’entreprise européens vont se concentrer principalement sur la préservation de la trésorerie, anticipe IDC, ce qui affectera presque tous les secteurs à court terme.

Avant ce coup d’arrêt, le marché ne cessait d’accélérer depuis 2017 (de 4% de croissance en 2017 à 4,2% en 2018 et 5% en 2019) malgré un PIB mondial en décélération (un peu plus de 3%2019). Les grands fournisseurs de services avaient signalé des réservations et des ratios de commandes sur facture en hausse, généralement supérieurs à 1, laissant présager une excellente année 2020. Mais la pandémie de Covid-19 en a décidé autrement.

Le marché des services aux USA se contractera de 0,2% cette année, en baisse par rapport à la croissance de 5,2% enregistrée en 2019. IDC s’attend à ce qu’il rebondisse en 2021 et atteigne finalement 3% ou plus. Le gouvernement américain et le secteur privé vont retarder les nouveaux projets en raison de l’incertitude du marché. Les marchés axés sur les projets, tels que le conseil, le développement d’applications personnalisées, l’intégration de systèmes, etc. devraient subir des chutes de revenus à court terme.  La taille du marché du Canada en 2020 devrait également diminuer en 2020. En revanche, l’Amérique latine devrait connaître une légère croissance, bien qu’en forte décélération par rapport aux 7,2% de croissance l’an dernier.

En Europe centrale et orientale (CEE), la plupart des marchés devraient se contracter de la même manière, mettant ainsi fin à deux années de croissance rapide. Le marché russe, qui représente près d’un tiers du marché des PECO, devrait être gravement touché par le choc des prix du pétrole et baissera de 20% cette année. Le marché du Moyen-Orient et de l’Afrique diminuera également modérément en grande partie en raison de la chute des prix du pétrole.

L’Asie/Pacifique va continuer de croître de 1,9% cette année, contre 5,5% l’an dernier. L’impact le plus important se fera sentir en Chine. IDC s’attend à ce que le marché chinois des services croisse de 2,4% en 2019, contre 7,6% en 2019, en supposant un solide rebond économique au deuxième semestre 2020 et des mesures de relance gouvernementales pour compenser la crise du premier trimestre. Pour le reste de la région, le marché devrait ralentir à 4,6% cette année et 4,5% l’année prochaine, en légère baisse par rapport à 5,9% l’an dernier. Par rapport à d’autres régions, les rapports de cas confirmés et de décès suggèrent que la pandémie a été mieux contenue dans la région; par conséquent, les perspectives du potentiel de croissance de la région sont plus optimistes.

« La pandémie va se traduire par un choc de la demande sur le marché mondial des services », estime IDC. « Elle aura un impact profond à long terme sur notre chaîne d’approvisionnement mondiale », ajoute la société d’études qui s’attend à ce que « une fois la poussière retombée, les fournisseurs de services voient les priorités de leurs clients modifiées et doivent réaligner leurs capacités numériques ».