Décidé à développer l’usage du cloud par les administrations, les établissements publics et les collectivités territoriales, d’ici à 3 ans, le gouvernement se dote d’une stratégie ad hoc, laquelle permet à l’Etat de renforcer sa souveraineté numérique et de maîtriser ses données.

Annoncée par Mounir Mahjoubi (secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé du Numérique) à l’occasion de la Cloud Week, elle prévoit le développement d’une offre de cloud hybride en fonction des usages et de la sensibilité des données.

Est ainsi prévu un cloud interne dédié aux données et applications sensibles, accessible à l’ensemble des ministères sur une base OpenStack, via un portail interministériel. Hébergé par l’administration, ce cloud sera conforme aux « exigences régaliennes de sécurité ».

Destiné aux données et applications de sensibilité moindre, un cloud dédié reposant sur l’offre d’un prestataire externe, personnalisée pour les besoins de l’État et hébergé sur des infrastructures exclusivement dédiées à cet usage est également prévu. Soumis au droit français et européen, sa sécurité sera supervisée par l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information). Des briques de la plateforme d’échange sécurisé des données FranceConnect Plateforme y seront pré-intégrées afin de simplifier les développements de services et d’applications.

Enfin, un cloud dédié aux données et applications peu sensibles permettra aux administrations de faire leur choix dans un catalogue d’offres cloud accessibles sur internet, et les commander dans les centrales d’achat public.

« Chaque administration pourra ainsi choisir la solution qui lui convient le mieux », précise un communiqué du secrétariat d’État chargé du numérique.  « Pour favoriser un cadre de compétition équitable entre les offres cloud et l’informatique traditionnelle, des adaptations réglementaires seront réalisées », précise le document, notamment pour le code du patrimoine, afin de pouvoir recourir à des offres cloud sécurisées avec un hébergement hors du territoire national.

Le gouvernement voit dans cette stratégie des avantages incontestables pour l’État, les services publics et les citoyens tels que l’amélioration de l’efficacité générale du système d’information des administrations publiques, une grande agilité dans le développement de services innovants répondant aussi bien aux besoins internes de l’administration que pour les services rendus aux administrés, une souplesse et une rapidité de déploiement des solutions hébergées sur cloud et, last but not least, une optimisation des coûts.

« Le cloud est l’un des chantiers prioritaires de la transformation numérique de l’État. Grâce à la stratégie cloud de l’État, nous souhaitons encourager les acteurs publics à s’emparer du cloud et à s’appuyer sur son potentiel pour rendre un meilleur service public aux citoyens tout en gardant la maîtrise des données sensibles », conclut dans le document Mounir Mahjoubi.