L’administration américaine poursuit son travail de sape contre Huawei et ZTE. Selon le quotidien italien La Stampa, dans le cadre d’une tournée européenne, un représentant du département d’Etat américain s’est arrêté mercredi à Bruxelles pour rencontrer la Commission européenne, ainsi que le gouvernement belge. Les réunions portaient sur la cybersécurité, sur la 5G et sur le rôle des entreprises IT chinoises.

 « Nous disons que nous devons être très, très prudents, et nous exhortons les gens à ne pas se précipiter pour signer des contrats avec des fournisseurs peu fiables de pays comme la Chine », a expliqué à Bruxelles le fonctionnaire US, rapportent nos confrères italiens. L’administration Trump essaye en effet de convaincre les pays « amis » à adopter sa position. Elle est d’autant plus inquiète que la Belgique héberge outre la Commission, l’OTAN. « L’Europe est certainement notre priorité », a insisté le missi dominici.

Si rien n’a vraiment transpiré sur la rencontre avec les fonctionnaires européens, grâce à Data News on en sait en revanche un peu plus sur celle avec le ministre belge des Télécommunications, Philippe De Backer. Ce dernier a indiqué qu’il était beaucoup trop tôt pour prendre une décision. « Nous sommes encore activement occupés à nous informer et à discuter avec d’autres gouvernements en Europe », a indiqué à nos confrères d’outre-Quiévrain le porte-parole du ministre. Philippe De Backer est notamment d’avis qu’il convient d’adopter un point de vue européen sur le bannissement ou non de ZTE et d’Huawei.

Un pays est toutefois réceptif aux pressions américaines : l’Italie. « Nous sommes absolument sensibles aux préoccupations exprimées par Washington et nous sommes pleinement d’accord sur la nécessité d’arrêter de travailler avec Huawei et ZTE », a expliqué à La Stampa, un porte-parole de la présidence du Conseil des ministres italiens.

Détenant dans le pays un tiers du marché des smartphones et participant au développement du réseau de dernière génération dans deux des cinq zones pilotes identifiées par le gouvernement (Milan et Bari-Matera), Huawei risque gros. Le fabricant est non seulement exclus des nouveaux appels d’offres mais il serait également banni des opérations en cours. L’Italie pourrait en effet s’appuyer sur la clause ‘Golden Power’ qui lui permet, dans des cas considérés comme critiques, de résilier des contrats sans payer d’indemnités.

ZTE, qui participe de son côté à un projet dans la zone pilote de L’Aquila-Prato subirait la même punition. Précisons que l’équipementier a ouvert dans les Abruzzes a un centre d’innovation et de recherche sur les réseaux de cinquième génération. Conscient que l’abandon de ce dernier représenterait pour lui un sacrifice, le gouvernement italien a fait savoir que la sécurité nationale était une priorité.