En pleine guerre commerciale avec les Etats-Unis, la Chine – qui tente par ailleurs de rééquilibrer son modèle économique en faveur des technologies avancées et des produits à forte valeur ajoutée – a lancé STAR Market, un équivalent du Nasdaq.

Les cotations ont commencé ce lundi à la bourse de Shangaï. Plus d’une centaine d’entreprises étaient sur les rangs mais 25 à peine ont été sélectionnées, dont 24 entraient en bourse pour la première fois. Elles appartiennent aux domaines de l’IT, de l’intelligence artificielle, de la fabrication intelligente, de l’aérospatiale, des nouveaux matériaux, des énergies renouvelables et de la biotechnologie. On trouve notamment parmi elles des spécialistes des microprocesseurs, des fabricants de batteries de voitures électriques et des équipementiers opérant sur le marché des chemins de fer à grande vitesse.

La séance s’est terminée dans l’euphorie générale et s’est soldée par une génération spontanée de nouveaux milliardaires. Le STAR Market s’est en effet envolé de 140 % et a permis de drainer pas moins de 49 milliards de yuans, soit près de 7 milliards de dollars. Les titres d’Anji Microelectronics Technology, un spécialiste des semi-conducteurs de Shangaï, ont bondi de 520% ​​avant de clôturer avec un gain de 400%.

Le gouvernement chinois ne peut qu’être satisfait, lui qui compte bien attirer les Alibababa, Baidu, Huawei, Tencent ou Xiaomi, cotés actuellement à Wall Street ou à Hong Kong.

« Pour briser le monopole étranger et développer notre industrie du test de circuits intégrés, nous devons continuer à investir dans la recherche et le développement. Nous utiliserons le marché des capitaux pour nous donner un grand coup de pouce », a déclaré Chen Wenyuan, président de Suzhou HYC Technology, au Shanghai Securities Journal. L’entreprise, qui fabrique des équipements de test pour circuits intégrés et écrans tactiles compte Apple et Samsung parmi ses clients.

Tout le monde ne partage toutefois pas l’euphorie générale. « Cette envolée est folle », a expliqué à CNN Ronald Wan, CEO de Partners Capital International à Hong Kong. « C’est déjà exagéré. Je ne pense pas que de tels gains puissent durer longtemps. C’est beaucoup trop spéculatif. » Selon le cabinet d’analyse du marché chinois, Wind Information, les entreprises cotées en bourse valaient en moyenne 120 fois leurs bénéfices à la clôture.