Le géant russe de la cybersécurité Kaspersky a confirmé la fermeture prochaine de sa filiale américaine. La décision intervient près d’un mois après de nouvelles sanctions de l’administration étasunienne interdisant à la société de vendre ses logiciels dans tout le pays à compter du 20 juillet. L’annonce avait été faite par la secrétaire américaine au Commerce Gina Raimondo, qui avait invoqué les risques de sécurité posés par l’influence de la Russie sur l’entreprise de cybersécurité.
« À partir du 20 juillet, Kaspersky va progressivement mettre fin à ses opérations aux États-Unis », a déclaré lundi un porte-parole de Kaspersky. La société a aussi annoncé la suppression de tous les postes sur le sol américain. Elle a précisé que moins de 50 salariés seraient affectés par les licenciements, qui débuteront cette semaine.
« La société a soigneusement examiné et évalué l’impact des exigences légales américaines et a pris cette triste et difficile décision car les opportunités commerciales dans le pays ne sont plus viables », a déclaré la société dans un communiqué.
Fondée à Moscou en 1997, Kaspersky opérait aux États-Unis depuis près de 20 ans. En raison de ses liens présumés avec les services de renseignement russes, ses logiciels avaient déjà été bannis par le gouvernement américain des réseaux civils et militaires fédéraux à partir de 2017 puis dans les administrations en 2022.
Kaspersky a toujours dénié de telles accusations et proclamé « son indépendance à l’égard de tout gouvernement ».
« L’activité de Kaspersky reste résiliente et notre priorité clé reste la même : protéger nos clients dans n’importe quel pays contre les cybermenaces. En tant que fournisseur mondial de cybersécurité, l’entreprise continuera à investir sur les marchés stratégiques et restera déterminée à servir ses clients et partenaires et à garantir leurs protection », déclare la société dans son dernier communiqué.
Même si Kaspersky affirme que ses ventes aux États-Unis représentaient moins de 10% de son chiffre d’affaires global, ce retrait contraint risque de fragiliser sa situation. Sur l’exercice 2023, ses revenus avaient baissé de 4% à 721 millions de dollars.