« Nous avons la chance d’être sur des activités qui créent de la valeur, qui augmentent la productivité, qui réduisent les coûts et dont il est difficile de se passer, même en temps de crise ». En amont de la publication des résultats – attendus prochainement – Pierre-Jean Beylier, président de l’opérateur de services hébergés IT et télécoms Inherent, s’est montré rassurant sur le niveau d’activité du groupe.

Certes, il n’atteindra pas son objectif de 320 M€ pour l’exercice 2024 clos fin août dernier mais il signe une belle année en termes de croissance, de rentabilité et de chantiers internes, confirme Pierre-Jean Beylier (photo). Il faut dire que la barre avait été mise très haut, Inherent prévoyant plus de 20% de croissance sur l’exercice dont 10% de croissance organique.

« Nous sommes un peu en dessous de nos objectifs mais les équipes ont réussi à générer un bon niveau de croissance organique, proche de 10 %, tout en parvenant à poursuivre le programme d’acquisitions [avec notamment celles de Connect Services en janvier, l’activité hébergement de Prodware en avril et Upper-Link en mai], l’intégration des acquisitions précédentes et à avancer sur les chantiers internes », poursuit-il.

Une nouvelle organisation a ainsi été mise en place. Trois postes clés ont été créés au Comex autour de trois enjeux majeurs pour le groupe : le système d’information avec l’arrivée en mars dernier de Grégory Quéré, ex-directeur exécutif système d’information d’Altice France, au poste de directeur système d’information (CIO) du groupe ; l’excellence opérationnelle avec la promotion de Pierre Pfister en janvier dernier au poste de directeur général en charge des opérations (COO) ; et l’offre de produits et services avec la nomination en septembre de Thomas Vallot, ex-directeur marketing produits et des contenus d’OVHcloud, au poste de directeur marketing des produits et des offres (CMO) du groupe.

Après s’être doté d’une direction des achats, confiée à David Chaigne, d’un pôle spécialisé en cybersécurité (issu du rachat de Cyberprotect en septembre 2022) et pôle conseil et transformation digitale (issu du rachat d’Upper-Link), le groupe s’attèle ainsi à l’évolution de son système d’information, notamment du côté Adista, dont le SI se retrouve excessivement fragmenté suite aux acquisitions de ces dernières années. De même, après le lancement d’une offre de pare-feu sous forme de service, d’une offre de sauvegarde et d’une offre de gestion automatisée des machines virtuelles côté Unyc, le groupe souhaite faire évoluer l’offre d’Adista, notamment sur le Cloud souverain et l’IA.

Pour l’exercice 2025, le groupe n’anticipe pas de ralentissement notable. « On reste dans une logique de croissance organique alimentée notamment par la vente croisée. Aujourd’hui on ne peut plus parler de Cloud sans connectivité et sans cybersécurité. Or le groupe a la chance d’être au cœur de cette convergence. Il compte plus de 50.000 clients dont la plupart n’ont qu’une fraction de l’offre. Notre objectif, c’est de vendre la connectivité et la cybersécurité aux clients hébergement et l’hébergement à ceux qui n’ont que la connectivité ou la cybersécurité », détaille Pierre-Jean Beylier.

Et si le groupe constate bien une augmentation du nombre de défaillances, notamment de petites entreprises, il mise sur sa réputation de qualité de service pour faire la différence et sur la propension des clients à recourir plus systématiquement à l’externalisation en période d’incertitude économique. En vertu de quoi, Inherent espère ainsi atteindre une croissance organique comprise entre 8 et 10 % en 2025. Il entend par ailleurs poursuivre sa politique de croissance externe, notamment dans les métiers de l’IT, qui progressent plus vite que ceux des télécoms.