Google enrage… Enrage de ne pas grappiller plus de parts sur Azure dans le cloud… Enrage de voir Microsoft s’allier avec Open AI et Mistral AI, ces jeunes pousses qui font des pieds de nez à son Gemini… Enrage de voir la firme de Redmond pratiquer toujours les mêmes stratégies qu’elle juge déloyales…
En décembre dernier, Google avait déposé une plainte auprès de la CMA britannique contre les pratiques commerciales de Microsoft dans le Cloud. Google affirmait « avec les restrictions de licence de Microsoft en particulier, les clients britanniques n’ont pas d’autre choix économiquement raisonnable que d’utiliser Azure comme fournisseur de services en nuage, même s’ils préfèrent les prix, la qualité, la sécurité, les innovations et les caractéristiques de leurs rivaux ».
Cette semaine, Google en a rajouté une couche auprès de Reuters, faisant monter d’un cran le ton employé jusqu’ici. Dans une interview, Amit Zavery, VP Google Cloud, affirme que la firme dirigée par Satya Nadella étend désormais au Cloud ses vieilles pratiques qui lui ont permis d’exercer un monopole dans le monde « on-prem ». Selon lui avec Azure, « ils sont en train de créer un jardin clos, entièrement contrôlé et détenu par Microsoft… Si le cloud de Microsoft ne reste pas ouvert, nous aurons des problèmes à moyen et long terme, même dans les technologies de nouvelle génération comme l’IA, parce que Microsoft force les clients à aller vers Azure de bien des façons. »
Enfonçant le clou un peu plus après l’action menée au Royaume-Uni auprès de la CMA, Amit Zavery invite l’Europe et les États-Unis (avec la FTC) à « fournir des conseils voire des règlementations qui empêchent la façon dont Microsoft construit l’activité cloud Azure et qui ne permettent pas à Microsoft de transformer son monopole ‘on-prem’ en monopole sur le cloud ».
Derrière cette colère, on retrouve notamment les pratiques Microsoft qui interdisent l’usage des logiciels Office/Microsoft 365 sur Google Cloud et Alibaba Cloud avec une licence standard déjà en possession des clients. Il faut une licence particulière que Google appelle « la taxe Microsoft ». Au départ, tous les acteurs du cloud public étaient concernés par cette interdiction. Mais sous la pression d’une enquête européenne, l’éditeur a assoupli ses pratiques. Il a même récemment intensifié ses négociations avec les acteurs cloud européens pour éviter d’éventuelles sanctions.
On notera que la sortie du Vice-Président de Google Cloud se fait alors que Microsoft vient d’investir 15 millions de dollars dans Mistral AI (alors que la startup française vient de lancer son LLM ‘Mistral Large’ qui fait de l’ombre à Google Gemini) et que le président de Microsoft, Brad Smith, a tenté de s’offrir au MWC une image de partenaire vertueux de tout l’écosystème IA. Un discours qui n’a pas séduit Google Cloud…