La Commission européenne enquête sur un investissement de 15 millions d’euros de Microsoft dans la start-up française d’intelligence artificielle Mistral, juste après que cette dernière a publié un grand modèle de langage (LLM) qui pourrait potentiellement concurrencer ChatGPT (OpenAI).

Selon le cofondateur et PDG de Mistral, Arthur Mensch, le partenariat avec Microsoft a été conclu pour permettre aux modèles de langage de la jeune pousse de se développer au sein de l’infrastructure cloud Azure, comme cela est déjà le cas pour le ChatGPT d’OpenAI.

L’accord entre Mistral et la firme de Redmond attire l’attention de la Commission européenne car celle-ci craint que les accords entre start-ups spécialisées dans l’IA et grandes multinationales du numérique n’écrasent l’innovation et la concurrence. D’ailleurs, l’UE a déjà lancé une enquête sur la participation de Microsoft dans OpenAI le mois dernier.

« Nous invitons les entreprises et les experts à nous faire part de tout problème de concurrence qu’ils pourraient percevoir dans ces secteurs, tout en surveillant de près les partenariats en matière d’IA afin de garantir qu’ils ne faussent pas indûment la dynamique du marché », déclare Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive chargée de la politique de concurrence à la Commission européenne, dans un communiqué.

Pour mémoire, la start-up Mistral a été fondée en 2023 par des chercheurs de Google DeepMind et de Meta. En moins d’un an, elle est devenue une « licorne » évaluée à environ 1,8 milliard d’euros. Elle vient de lancer un robot conversationnel en phase de test, alimenté par son dernier grand modèle de langage, Mistral Large.