Sam Altman, cofondateur d’OpenAi, a annoncé lundi le lancement de Wordcoin, son projet de crypto-monnaie, dont l’ambition proclamée est de « construire le plus grand réseau d’identité et financier au monde ». Il est porté par Tools for Humanity, la startup qu’il a cofondée en 2019 avec Alex Blania.

Le projet Worldcoin est construit sur un réseau d’identité numérique, censé préserver la confidentialité, connu sous le nom de World ID. Basé sur la reconnaissance biométrique, il doit permettre aux individus de prouver leur identité sur diverses applications et plateformes.

Pour obtenir ce « passeport » numérique, un utilisateur doit au préalable prendre rendez-vous avec un opérateur certifié, détenteur de « the Orb », le système de reconnaissance biométrique conçu par Worldcoin basé sur l’iris, les yeux et les traits du visage. Les personnes qui effectuent cette vérification peuvent obtenir gratuitement des jetons WLD, à condition qu’ils consentent au recueil de leurs données biométriques. Les opérateurs sont aussi rémunérés avec des jetons, un moyen d’élargir leur diffusion.

Le World ID permet ensuite d’utiliser World App, une application de portefeuille électronique pour effectuer des transactions ou des paiements depuis son smartphone en jetons WLD ou d’autres crypto-monnaies.

Worldcoin précise que le service d’identification par le dispositif Orb sera déployé dans les prochains mois dans 35 villes. Il est déjà disponible dans 13 grandes villes mondiales dont Paris. L’application est disponible dans le monde entier, ainsi que les jetons WLD dans les pays où la loi l’autorise, ce qui n’est pas le cas aux États-Unis où le feu vert des autorités se fait attendre.

Se défaussant de quasi toute responsabilité dans ses conditions contractuelles, la startup rappelle le risque de perte totale de capital avec l’utilisation des cryptomonnaies. « Les technologies qui composent Worldcoin, y compris le jeton WLD, sont de nature expérimentale. Il n’y a aucune garantie que le réseau fonctionnera comme prévu », prend-elle soin de préciser.

Le projet est aussi controversé en raison de la collecte des données biométriques. Pour bénéficier des fonctionnalités complètes, un utilisateur doit consentir à ce qu’elles soient conservées, échangées par les équipes de Wordcoin dans l’Union européenne et aux États-Unis et qu’elles servent à la formation des algorithmes d’identification.

Cela n’empêche pas Worldcoin de compter plus de deux millions d’inscriptions, au terme d’une phase de bêta de deux ans et au jeton WLD de grimper de près de 70% dans ses premières heures de cotation lundi. Un succès à relativiser toutefois en raison du faible nombre de jetons en circulation, autour de 100 millions pour un approvisionnement maximal de 10 milliards sur toute la vie du projet.

Et encore moins Worldcoin de rêver en grand :

« Le réseau financier et l’identité décentralisée du protocole Worldcoin ont été conçus pour débloquer et distribuer équitablement les implications économiques potentiellement massives de l’IA. S’il aboutit, ce projet pourrait accroître considérablement les opportunités économiques, mettre à l’échelle une approche fiable permettant de distinguer les humains de l’IA en ligne tout en préservant la vie privée, favoriser les processus démocratiques mondiaux et, à terme, constituer une base potentielle pour un revenu de base universel (RBU) financé par l’IA. »