Huawei à nouveau sous les projecteurs. Malmené outre-Atlantique – et par plusieurs pays occidentaux – qui l’accusent d’entretenir des liens privilégiés avec le gouvernement chinois, le géant des télécoms doit essuyer un nouveau camouflet. « Ambassadeur » de la marque depuis 2017, le footballeur Antoine Griezmann a indiqué sur son compte Instagram qu’il mettait fin à son partenariat le liant à cette société, « suite aux forts soupçons selon lesquels l’entreprise Huawei aurait contribué au développement d’une « alerte Ouïghour » grâce à un logiciel de reconnaissance facial ».

Selon un document interne dévoilé par le cabinet spécialisé IPVM spécialisé en vidéosurveillance et repris par le Washington Post, Huawei et la start-up Megvii ont collaboré au développement d’un logiciel permettant de reconnaître « l’âge, le sexe et l’appartenance ethnique d’un individu ». Les Numériques qui reprend l’information, publie sur son site une copie du document sur lequel apparaît (en caractères chinois) la mention « Uyghur Alarm » suivi de « Passed ».

Huawei, qui explique prendre « la situation très au sérieux », assure dans un communiqué qu’il ne développe pas d’algorithmes, ni d’applications dans le domaine de la reconnaissance faciale ou de solutions ciblant des groupes ethniques. « Huawei conçoit des technologies à usage général qui se fondent sur les normes internationales en matière d’intelligence artificielle. Huawei n’est pas impliqué dans le développement des couches d’application qui définissent la façon dont cette technologie est utilisée. Nos produits et solutions sont conformes aux standards de l’industrie et aux règlementations en vigueur », indique encore le fabricant qui ajoute qu’il respecte strictement les principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux Droits de l’Homme, et se conforme aux législations dans les 170 pays où il est présent.

« J’en profite pour inviter Huawei à ne pas se contenter de nier ces accusation mais à engager au plus vite des actions concrètes pour condamner cette répression de masse et user de son influence pour contribuer au respect des droits de l’homme et de la femme au sein de la société », insiste de son côté Antoine Griezmann.

Aux USA aussi, Huawei vient d’essuyer un nouveau coups dur, la Commission fédérale des communications des États-Unis a en effet demandé à tous les opérateurs américains de se séparer de tous les équipements fournis par le fabricant. La décision de la fédération, présidée par un républicain, a été prise à l’unanimité, les membres démocrates y apportant leur soutien. La FCC a par ailleurs entamé une procédure demandant de mettre fin à l’autorisation accordée à l’opérateur China Telecom (Americas) d’opérer aux États-Unis. Elle avait interdit à China Mobile d’accéder au marché américain l’année dernière. « Nous fermons notre marché dans notre intérêt pour la sécurité nationale », a déclaré Michael O’Rielly, un commissaire de la FCC. « Cela a des ramifications et des répercussions, mais nous devons le faire parce que c’est ce qu’il y a de mieux à faire. »