Les mesures de confinement ont porté un coup d’arrêt à l’activité économique du pays. Dix jours après la fermeture des écoles et des commerces non essentiels, une semaine après la mise en confinement de la population, comment s’adaptent les prestataires IT à cette situation exceptionnelle ? Nous leur avons posé la question. Le témoignage de Jean-Marc Patouret, codirigeant groupe et directeur commercial d’ACESI.

L’activité de Acesi est-elle affectée par les mesures de confinement ? Si oui, dans quelle proportion ?

Nous nous attendions à un arrêt quasi-total des commandes, mais nous avons eu quelques (bonnes) surprises ces derniers jours avec un maintien de l’activité sur plusieurs domaines, des confirmations de commandes, notamment sur des dossiers importants et sur des nouveaux clients. Il faut dire qu’en fonction de la nature du métier de nos clients, les impacts peuvent être à l’opposé ! Dans l’industrie alimentaire et la grande distribution l’activité bat son plein, par contre dans d’autres secteurs c’est effectivement beaucoup plus compliqué !

Côté organisation chez ACESI, les bureaux sont quasiment fermés et les collaborateurs fonctionnent en télétravail pour ceux dont l’activité est compatible.

Quelles activités sont le plus affectées et à l’inverse quelles sont celles qui le sont le moins ?

Les métiers de la maintenance, l’infogérance, le Cloud, les télécoms, l’hébergement se maintiennent voire continuent à progresser.

Le conseil et la sécurité accusent une baisse, mais comme les travaux s’effectuent à distance, l’impact reste finalement assez limité et acceptable si le terme est approprié.

Pareil pour l’intégration où quelques projets ont été ajournés par précaution par les clients. Néanmoins plusieurs projets se maintiennent et d’autres apparaissent même pour la mise en place urgente de solutions de télétravail.

C’est l’activité négoce (achat revente de matériels et logiciels) qui pour le moment baissera probablement le plus. D’une part pour des raisons de délai d’approvisionnement mais également car beaucoup de bureaux sont fermés et inaccessibles chez nos clients.

Avez-vous pris (ou prévu de prendre) des mesures de chômage partiel ? Le pouvez-vous ?

Oui nous le pouvons et nous le mettons en place pour une partie des salariés.

Dans le cas où l’activité de votre entreprise baisserait et où elle ne serait pas éligible au chômage partiel, quelles alternatives s’offrent à vous ?

Le nerf de la guerre est la trésorerie disponible et de ce côté-là l’entreprise a du répondant (sans compter les dispositifs disponibles à actionner en cas de besoin). Notre objectif est donc de passer les 3-4 prochains mois en limitant au maximum l’impact et de redémarrer progressivement après la crise sanitaire.

Êtes-vous inquiet pour la solvabilité de vos clients ?

Comme indiqué précédemment, cela dépend de l’activité mais oui, pour certains il est clair de nous devons être particulièrement vigilants ! Maintenant nous fonctionnons en partenariat fort avec nos clients et nous saurons aménager des dispositifs le cas échéant en cas de besoin. Mais le risque est effectivement bien présent pour certains métiers !

Pensez-vous qu’il soit encore possible de revenir rapidement au niveau d’activité d’avant crise une fois les mesures de confinement levées ou pensez-vous qu’il faudra de toute façon adapter la voilure ?

Il faut bien entendu revoir les objectifs que nous nous étions fixés sur l’année 2020 ! Maintenant nous avions mis en place un plan de développement et de recrutement qui n’est pas remis en question (du moins pas sur les décisions qui ont déjà été prises).

Le besoin immédiat est déjà d’observer la durée du confinement !