Henri Viard, pdg de Computacenter France, ne voit aucun signe de ralentissement dans le secteur IT. Affichant sa confiance pour le quatrième trimestre, il accélère même les embauches en ouvrant 150 nouveaux postes.

 

Channelnews : Votre chiffre d’affaires semestriel révèle toujours une forte dynamique sur les ventes de solutions, en croissance de 17%, mais des services sans vigueur, qui ne progressent que de 2,4%. Computacenter semble avoir du mal à trouver un second souffle après la forte croissance des années 2008 et 2009.


Henri Viard : Non les services ne sont pas en panne chez Computacenter. À la vérité, les comptes consolidés ne reflètent pas exactement la réalité terrain car les refacturations internes au groupe dans le cadre des contrats globaux jouent en défaveur de la France. Le fait est que tous les services sont en croissance, y compris les services managés [pourtant présenté en décroissance de 5% dans les comptes]. Mieux ils sont en accélération. Nous avons signé plusieurs gros contrats qui vont progressivement rentrer en production sur ce deuxième semestre et donneront leur plein effet en 2012. Des contrats de services managés de plusieurs millions d’euros qui attestent de notre montée en gamme et en crédibilité dans ce domaine. Et nous allons continuer d’accélérer pour tendre vers un ratio de 25% à 30% de notre chiffre d’affaires réalisé en services [contre environ 16% actuellement].

Une accélération qui passe peut-être par de nouvelles acquisitions ?


Henri Viard : Non. Nous devons d’abord intégrer Top Info. Je suis partisan de prendre son temps pour bien faire les choses. Démarrer un autre projet d’acquisition maintenant serait trop risqué.

Vous avez annoncé le recrutement de 150 collaborateurs supplémentaires d’ici à la fin de l’année, ce qui, compte-tenu des 300 embauches déjà annoncés en mai, porte à 450 personnes vos besoins en recrutement sur l’année. Dans quelle mesure ces recrutements impactent l’effectif net et comment ces embauches se répartissent selon vos activités ?


Henri Viard : Les 150 embauches supplémentaires annoncées en septembre correspondent à des ouvertures de postes et devraient donc se traduire par une augmentation équivalente de l’effectif net. À fin août, nous avions déjà embauché 200 personnes depuis le début de l’année avec un solde net de 30 personnes sur l’effectif net (environ 1200 personnes). L’effectif distribution est stable. On a un peu renforcé le commerce mais ce sont surtout les services qui absorbent le gros des embauches.

Comment se présente votre quatrième trimestre à l’heure où un ralentissement économique lié à la crise des dettes souveraines semble inéluctable ?


Henri Viard : Nous sommes confiants pour le quatrième trimestre. Pour l’instant, nous ne ressentons aucun signe de ralentissement du business. La crise reste centrée sur le secteur financier et ne semble pas contaminer l’économie réelle. Les clients ne remettent pas en cause leurs investissements. Tout au plus affichent-ils une certaine prudence en matière d’embauches. J’ajouterais que notre business modèle est résilient à la crise car nous apportons une réponse industrialisée à la réduction des coûts recherchée par les clients. De surcroît, nous ne sommes pas dépendants des marchés financiers dans la mesure où nous nous autofinançons et que nous n’avons pas de dettes. Cette résistance à la crise, nous l’avons déjà démontrée en 2008 et nous sommes en mesure de le redémontrer si nécessaire.

Vous avez démarré un partenariat avec Apple au cours du premier semestre. Est-ce que l’engouement du grand public pour la marque a tendance à se propager aux grandes entreprises ?


Henri Viard : Avoir Apple à son catalogue est incontestablement une valeur ajoutée. Apple fait partie de nos partenaires intégrés à notre offre Education. Mais la demande s’accroît dans les grands comptes essentiellement sur l’iPad. Nous commençons à être consultés pour des projets de 2000 à 5000 équipements mobiles. Toutefois, je ne crois pas que les tablettes vont prendre des parts de marché aux notebooks traditionnels. Elles sont au contraire porteuses de nouvelles applications et donc de business incrémental.