Le pari était audacieux mais il a payé. Quand Weblib conclut le rachat d’Ucopia juste avant le Covid fin 2019, ce dernier réalise trois fois et demie son chiffre d’affaires et perd 500 K€ par an. Trois ans plus tard, l’entreprise a renoué avec la croissance et avec la profitabilité. Et son CEO Arthur Philbé (au centre sur la photo), n’hésite pas à qualifier l’opération de « coup du siècle ».

À l’époque, Ucopia est le spécialiste français du Wifi sécurisé. L’entreprise est en pleine internationalisation et diffuse ses produits à grande échelle via un réseau de plus de 300 partenaires. De son côté, Weblib est un petit opérateur Wifi spécialisé dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration et du retail réalisant 2 M€ de chiffre d’affaires annuel avec une vingtaine de salariés.

Créée en 2009, la société est parvenue à fidéliser quelques gros clients comme Total, McDonald’s, Buffalo Grill ou Uniqlos en leur fournissant, en plus de la connectivité Wifi, des solutions métiers de son cru. Elle est notamment à l’origine d’un outil de productivité sur tablette baptisé Tab inStore et d’un outil d’interaction et de connaissance client, Smart Wifi.

Avant de se résoudre à développer sa propre offre de marketing de proximité en 2016, Ucopia avait hésité à adopter l’offre de Weblib. C’est donc tout naturellement que Didier Plateau, l’ancien dirigeant d’Ucopia, s’est tourné vers l’opérateur Wifi lorsqu’il s’est agi de vendre son entreprise. Les fonds qui l’accompagnaient cherchaient à sortir du capital et lui-même souhaitait se retirer pour faire valoir ses droits à la retraite.

Mais l’entreprise s’est avérée plus difficile à vendre que prévu en raison des pertes qui s’accumulaient depuis des années et de l’échec de son implantation aux USA. Malgré de nombreux prétendants (une douzaine), c’est finalement le petit poucet Weblib, indéfectiblement soutenu par ses investisseurs et ses banques historiques, qui l’a emporté pour  4,5 M€.

La première année a été difficile, reconnaît Arthur Philbé. D’autant que l’entreprise a eu affronter la crise Covid en sus de ses difficultés structurelles. Il a fallu réduire les coûts et notamment la masse salariale. Ce qui a entraîné des licenciements. Mais finalement, 2020 s’est terminée sans que les ventes ne fléchissent trop. Et dès 2021, l’entreprise a repris le terrain perdu, revenant à 9 M€ de chiffre d’affaires. 2022 a permis de confirmer la tendance, avec une nouvelle hausse de 10% du chiffre d’affaires et surtout un résultat d’exploitation de l’ordre de 25% du chiffre d’affaires.

Les ventes sont reparties mais également l’innovation. Weblib a sorti en décembre dernier, la déclinaison cloud de sa solution de contrôle d’accès Wifi : Ucopia Cloud. Une offre très attendue par le marché qui y a immédiatement souscrit.

Surtout, cette acquisition a permis à Weblib d’élargir son périmètre d’intervention à l’ensemble des secteurs activité – et non plus seulement à ceux de l’hôtellerie-restauration et du retail – et de décupler sa force de frappe commerciale, grâce au réseau de distribution dont la société a hérité d’Ucopia.

Un réseau qui a immédiatement été mis à contribution pour vendre ses autres solutions, jusque-là vendues en direct. Aujourd’hui, l’indirect pèse 80 à 90% de ses ventes, soit au-delà du seul périmètre Ucopia (70% des ventes). Weblib compte parmi ses principaux partenaires des sociétés comme principaux revendeurs : Orange, SFR, Axians, NXO, Spie, Apixit, Cheops, SCC, Exaprobe ou Infodis.

Forte d’un effectif de 60 collaborateurs désormais, l’entreprise table sur une accélération de sa croissance en 2023, à +20%. Le lancement d’Ucopia Cloud devrait largement alimenter cette croissance mais également le lancement de nouvelles briques de sécurité complémentaires. Weblib espère aussi accélérer son activité en Grande Bretagne et en Allemagne, en y renforçant son réseau de distribution. Cerise sur le gâteau, l’entreprise envisage une nouvelle levée de fonds significative (30 M€) d’ici à la fin de l’année.

 

Légende photo : les trois associés aux commandes de l’entreprise. De gauche à droite : Éric Chauvin (DGA), Arthur Philbé (CEO) et Florian Galby (CEO).