Data4 multiplie les initiatives en matière de développement durable. En rejoignant le Climate Neutral Datacenter Pact en janvier 2021, l’opérateur de centres de données en colocation a pris l’engagement de devenir « zéro carbone net » d’ici à 2030. « Une montagne à grimper », reconnaît Jean-Paul Leglaive, son directeur QHSE & développement durable (photo).

D’autant que le groupe détenu depuis 2018 par AXA IM-Real Assets est en pleine croissance. Fort des 650 millions d’euros supplémentaires de dette mobilisés en avril 2021, Data4 a annoncé qu’il allait construire 23 nouveaux centres de données au cours des prochaines années et doubler son chiffre d’affaires d’ici 2024.

Néanmoins, Jean-Paul Leglaive sait qu’il peut compter sur la détermination sans faille de son Comex, qui a fait du développement durable l’un des trois axes stratégiques du groupe. Un plan ambitieux a été mis en place il y a deux ans visant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) sur les trois scopes.

Data4 a commencé par mesurer ses principales sources d’émissions. Un premier bilan respectant les recommandations du GHG Protocol a été publié fin 2021 portant sur son activité pour l’année 2020. Un second est sur le point d’être rendu public portant sur l’année 2021. On y apprend que ses émissions directes et indirectes cumulées ont dépassé les 47.000 tonnes d’équivalent CO2 en 2021, en augmentation de plus de 80% par rapport à 2020.

Une augmentation à relativiser. D’abord, le groupe a réceptionné sept nouveaux centres de données en 2021, portant leur nombre total à 25. Ensuite une partie de ses émissions provient de sa consommation électrique, laquelle est adossée à 100% à l’utilisation de Certificats de garantie d’origine, qui sont comptabilisés pour zéro dans l’approche dite « market based ».

Au final, Data4 met plutôt en avant la courbe avantageuse de son CUE (Carbon Usage Effectiveness ou efficacité de l’utilisation du carbone) qui divise les émissions de GES liées à sa consommation électrique totale par la consommation électrique de ses salles informatiques. Celui-ci a reculé de 79 grammes de CO2 émis par kWh consommé dans ses salles en 2006 à la création du groupe à 67 grammes aujourd’hui.

Une réduction de son CUE qu’il attribue aux nombreuses actions mises en place depuis quelques années pour améliorer son rendement énergétique : adoption du free cooling, déploiement d’un système de climatisation par plafond diffusant breveté maison, mise en œuvre de fluides frigorigènes à moindre facteur d’émission, utilisation de système auto-apprenants (intelligence artificielle)…

Dernière initiative en date, la signature d’un partenariat avec la fédération de syndicats forestiers privés Fransylva, pour le soutien de projets de boisements en France certifiés PEFC (gestion durable des forêts) contribuant à créer des puits de carbone naturels pour stocker l’équivalent de ses émissions résiduelles du scope 1 (soit 2 700 tonnes équivalent CO2 en 2021).

Beaucoup reste à faire. Mais les projets ne manquent pas : le groupe est sur le point de valider une solution de biocarburant pour ses groupes électrogènes. Il étudie le remplacement de ses batteries au plomb par des batteries Lithium à la durée de vie plus importante. Il teste l’utilisation d’un béton bas carbone pour les murs de ses futurs centres de données. Un ensemble d’initiatives et d’autres qui figurent en bonne place dans le projet de trajectoire bas carbone qu’il vient de soumettre au SBTi (Science Based Targets) pour validation.