Cloudeasier est-elle en train de réussir là où Cloud Screener a échoué ? À l’issue de sa première année d’activité, la jeune finops affiche en effet un premier bilan plus que prometteur : ses revenus ont atteint quasiment 300 K€. Et au vu de l’intérêt du marché, ses promoteurs Aymeric Thas-Pinot (photo) et Sébastien Pauset tablent sur un chiffre d’affaires de 1 M€ en 2020. Constituée de cinq personnes actuellement, la société devrait avoir porté son effectif à une dizaine de personnes d’ici à la fin de l’année. Et elle est bien placée pour figurer parmi les cinq lauréats de l’édition 2019 des Trophées Eurocloud – dont la cérémonie de remise des prix se tiendra le 14 janvier.
Issue d’un essaimage de Linkbynet, Cloudeasier est spécialisée dans l’optimisation de la consommation cloud des entreprises. La société a fondé son modèle sur l’édition de logiciels combinée à des prestations de conseil. Elle a développé une solution, accessible sur abonnement, qui permet aux clients de simuler le coût d’utilisation de leurs datacenters et des services cloud qu’ils ont souscrits et de comparer les offres des différents fournisseurs de services cloud pour identifier les plus pertinentes au meilleur coût en fonction de leurs besoins.
« Notre solution compare actuellement plus de 1,2 millions de prix, et est capable de prendre en considération les notions d’engagement, d’upfront (paiement à l’avance), de réservation de ressources, de performance et de latence pour les services cloud, et le coût des matériels, des logiciels et des salles d’hébergement pour les datacenters », détaille Aymeric Thas-Pinot.
Si la société tire encore 90% de ses revenus de son activité conseil, ses ventes d’abonnement progressent rapidement. Selon Aymeric Thas-Pinot, une centaine d’entreprises utilisent déjà sa solution. La plupart y accèdent via son plan gratuit, aux fonctionnalités restreintes. Mais Cloudeasier revendique déjà plusieurs clients ayant souscrit à son plan le plus onéreux (1500 €/mois) qui permet à un nombre illimité d’utilisateurs de bénéficier d’un nombre illimité de cotations mensuelles.
La société a également développé une API qui permet d’intégrer sa simulation financière à des applications existantes ou à des workflows de déploiement d’applications. Une API qui ouvre la voie à des partenariats avec des sociétés de conseil et des éditeurs en mode indirect.
Cloudeasier se félicite également de compter parmi ses clients réguliers les géants du Cloud AWS, Microsoft et Google qui pris l’habitude de lui commander des audits pour s’assurer que tel ou tel client ne soit pas victime de surconsommation.
Sur un marché très concurrentiel, occupé par des acteurs très divers tels que Gekko, Timspirit, Cloudorado, ParkMyCloud, Cloudyn ou CloudHealth, Cloudeasier espère se différencier en cultivant son positionnement de pure-player Finops, neutre vis-à-vis des fournisseurs de services cloud – la société ne revend pas de solutions cloud – et associant logiciels et conseil.
Une dimension conseil intégré qui a peut-être fait défaut à Cloudscreener, une startup au positionnement proche de Cloudeasier, qui a fini par mettre la clé sous la porte en 2018 après 5 ans d’efforts pour assurer sa pérennité. « On n’a jamais réussi à trouver le modèle alliant à la fois la récurrence et la capacité de montée en charge qui nous aurait permis de décoller », commente sobrement l’un de ses anciens promoteurs.