Citrix annonce la mise sur le marché la semaine prochaine de XenDesktop 4, son arme anti-VMware View, sensée lui permettre de conquérir 70% du marché de la virtualisation des postes de travail.

 

Citrix annonce la disponibilité le 16 novembre de la quatrième version de sa solution de virtualisation des postes de travail Xendesktop. Mais XenDesktop 4 est bien plus qu’une simple nouvelle version, puisque Citrix réunit en son sein ses différentes technologies de virtualisation de l’environnement utilisateur, et notamment Xenapp, sa solution phare de virtualisation d’applications.

 

Citrix propose en tout six modes d’exécution du poste de travail : sur le serveur, sous forme partage d’OS ou de machine virtuelle, et en local, sous forme de machines virtuelles téléchargeables ou pré-stockées.

Le tout est contrôlé dynamiquement par FlexCast, une console d’administration qui s’appuie sur un référenciel unique. Citrix a également ajouté HDX, un ensemble d’instructions qui accélèrent la voix et la vidéo bidirectionnelle et permettent de faire tourner des applications gourmandes en bande passante comme la visio ou la VoIP.

 

Une rupture dans la politique tarifaire

La mise sur le marché de Xendesktop 4 s’accompagne d’une rupture de politique tarifaire : Citrix abandonne son modèle de licence par utilisateur concurrent (simultané) pour se conformer au modèle de licence par utilisateur de ses concurrents. En conséquence, l’éditeur abaisse son prix d’entrée à environ 50 dollars par utilisateur pour une mise à jour.

Le prix des licences complètes s’étalent entre 75 dollars et 352 dollars selon les versions. Des prix divisés par cinq par rapport à ceux en vigueur jusqu’à présent et comparables à ceux des concurrents pour une richesse fonctionnelle deux à trois fois supérieure  selon Citrix. Pour encourager sa base à migrer, l’éditeur propose, dans le cadre d’un programme baptisé Trade up to XenDesktop, aux possesseurs de licences XenApp à jour (sous maintenance), d’échanger ces dernières contre le double de licences XenDesktop.

Chez Citrix on n’hésite pas à qualifier ce lancement d’historique en parlant d’annonce produit la plus importante de ces dix dernières années. Chez les partenaires, on est plus réservé. « Nous n’avons encore aucun client équipé d’infrastructures de virtualisation des postes de travail », souligne un important intégrateur du centre de la France. Ce-dernier admet néanmoins que l’intérêt est vif et que beaucoup se posent la question d’investir.


Un marché confidentiel mais en passe d’exploser

Une absence de marché que Guillaume Le Tyrant, directeur marketing produit de Citrix Europe du Sud, reconnaît volontiers. Mais il s’empresse d’annoncer un décollage imminent. Pour un intégrateur de l’Ouest de la France, il reste toutefois des freins à surmonter. « Le frein essentiel est budgétaire, estime-t-il. La virtualisation des postes de travail entraîne une inflation des ressources serveurs et des surcoûts en termes d’infrastructures logicielles (notamment sur les OS). Mais c’est vrai que le gain est réel sur l’aspect administration et maintenance ».

Ce à quoi Citrix répond que les scénarios de virtualisation les moins onéreux (notamment le streaming d’OS) conviendront à 80% des utilisateurs mais que l’intérêt de Xendesktop 4 est sa flexibilité. Cette solution permet aux clients d’activer la technologie la plus adaptée pour les 20% restants sans avoir à faire ce choix en amont au moment de la définition de l’architecture.

Sur le plan technique, certains regretteront enfin que Citrix n’ait toujours pas réussi à faire aboutir son projet d’intégrer des composants permettant de virtualiser certaines applications de CAO ou de design comme Catia et qu’il ne soit toujours pas possible de disposer de plusieurs machines virtuelles sur un même poste client.