Face aux nouvelles pertes d’Ares, qui atteignent 9 M€ pour le premier semestre, les commissaires aux comptes préviennent que la poursuite de l’activité de la société est désormais soumise à la réalisation de nouvelles cessions.

 

Ares a publié ce lundi 18 octobre son rapport semestriels au 30 juin. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que sa situation s’aggrave. Les comptes font apparaître une perte de 8,9 M€ pour un chiffre d’affaires de 27,9 M€, soit près du tiers des revenus (et 0,24 € par action).

Ce chiffre d’affaires ne prend pas en compte l’activité infogérance d’infrastructures mise en location-gérance à partir d’avril et cédée à SCC fin juillet. En revanche, le résultat inclut la perte de 3,5 M€ (dont 2,7 M€ de dépréciation d’actifs et 0,8 M€ de perte d’exploitation) qu’à généré cette dernière sur le semestre.

La perte opérationnelle hors activités cédées atteint toutefois 5,6 M€ (dont 1,5 M€ de charges non récurrentes). La trésorerie reste positive de 1,2 M€ mais les fonds propres se creusent de 8,9 M€ pour atteindre -18,6 M€. Et la société a d’ores et déjà annoncé que ses pertes atteindraient 11 M€ sur l’exercice, ce qui devrait creuser les fonds propres de 2,1 M€ supplémentaires.

Cette fois, la question de la survie de l’entreprise est clairement posée : «  Ces pertes ont un impact sur la trésorerie du groupe et nécessitent l’apport de trésorerie supplémentaire sur les douze mois suivants la clôture du semestre », peut-on lire dans son rapport semestriel. « Dans ce cadre, le conseil d’administration du 6 octobre a validé le principe de procéder à des cessions d’actifs sur la période ».

De leur côté les commissaires aux comptes mettent en garde les actionnaires sur le fait que si la réalisation des cessions envisagées dans les délais prévus et/ou que la société n’obtenait pas un apport de numéraire, le principe de la continuité d’exploitation pourrait s’avérer inapproprié. En clair : la poursuite de l’activité serait compromise.

Le problème, c’est qu’Ares n’a plus grand-chose à vendre. Son périmètre s’est encore rétréci de 4 M€ avec la cession début septembre à Lefebvre Software de ses activités intégration pour les progiciels Arcole RH Arcole Finance. Ne reste plus dans son giron que l’activité d’intégration de progiciels de gestion des temps (environ 3 M€ de revenus en année pleine), son pôle services en régie (environ 30 M€ de CA) et son activité vente et intégration de solutions Autodesk et PTC (environ 18 M€ de CA).

Or ces deux dernières activités continuent de perdre de l’argent, ce qui réduit leur valorisation potentielle à la portion congrue. Quant à l’hypothèse d’un rachat en bloc par un investisseur intéressé par son énorme déficit reportable (plus de 60 M€) elle s’éloigne de plus en plus compte tenu de l’importance du passif (22,9 M€) lié au plan de continuation que le groupe continue à supporter.

Suspendue le 29 septembre dans l’attente d’un communiqué, la cotation du titre Ares a repris ce matin. A l’ouverture, la valeur était en baisse de 26% à 0,17 € mais n’affichait plus que 13% de baisse à la clôture (à 0,20 €).