Selon une récente enquête menée par le cabinet IDC auprès de plus de 800 responsables informatiques aux Etats-Unis, deux tiers déclarent que le manque actuel de compétences en informatique entraîne une baisse de la qualité de service et de la satisfaction de la clientèle. L’intelligence artificielle (IA), les opérations, l’architecture cloud, la gestion et le stockage des données, ainsi que le développement applicatif, figurent parmi les compétences les plus demandées, selon les résultats de l’étude.

IDC prévoit que d’ici 2026, plus de 90% des entreprises dans le monde ressentiront les effets de cette pénurie, avec des retards de production, une baisse de la compétitivité et des pertes de revenus.

« Il n’a jamais été aussi difficile de trouver les bonnes personnes dotées des bonnes compétences pour occuper les bons postes », déclare Gina Smith, directrice de recherche chez IDC, dans un communiqué. « Les pénuries de compétences informatiques s’aggravent et l’arrivée de nouvelles technologies s’accélère. Les entreprises doivent trouver des moyens créatifs d’embaucher, de former, d’améliorer et de renouveler les compétences de leurs employés. Une culture de l’apprentissage est le meilleur moyen d’y parvenir ». Elle constate que les entreprises suppriment ce qu’elles estiment être des emplois inutiles et les remplacent par des personnes qualifiées dans le domaine de l’IA.

Selon une autre étude menée par Kaspersky, 40% des 2.000 cadres interrogé·e·s prévoient d’utiliser des outils d’IA tels que ChatGPT pour combler les pénuries de compétences critiques par l’automatisation des tâches. « S’il existe un désir de déléguer des activités et des fonctions critiques à la genAI, il est essentiel que les cadres supérieurs acquièrent d’abord une compréhension plus approfondie des processus de gestion des données, y compris des données qui peuvent et ne peuvent pas être utilisées pour former ces systèmes », rappelle David Emm, chercheur en sécurité chez Kaspersky.

« Nous prévoyons que l’IA générative remplacera 2,4 millions d’emplois d’ici 2030 », indiquait une étude de Forrester l’an dernier, « soient 4,9 % des emplois américains ». Et d’ajouter : « Les pertes d’emplois au cours des deux prochaines années resteront modestes jusqu’à ce que les questions relatives aux droits de propriété intellectuelle, aux droits d’auteur, au plagiat, aux taux de rafraîchissement des modèles, à la partialité des modèles, à l’éthique et à la fiabilité des réponses des modèles soient résolues ».

« Il s’agit d’abord de former les employés à de meilleures pratiques en matière d’IA afin qu’ils puissent protéger les informations de l’entreprise », estime Rick Villars, vice-président du groupe IDC.

La formation à l’utilisation de l’IA et de la big data se classe au troisième rang des priorités des entreprises en matière de formation sur les cinq prochaines années. Plus de huit cadres informatiques sur dix interrogé·e·s par IDC dans le cadre de l’enquête précisent d’ores et déjà utiliser des techniques d’apprentissage par l’expérience – laboratoires, jeux et hackathons, notamment – ou du moins prévoient de mettre cela en place en 2024.