Docker, dont la valorisation atteignait 1,3 milliard de dollars en 2017, « rencontre des défis de taille » rapporte CNBC. La firme créée par le Français Solomon Hykes tente en effet de réunir les capitaux dont elle a besoin pour sa survie.

Son CEO, Rob Bearden, a transmis un message – censé rester confidentiel – aux salariés leur demandant d’être patients. « Nous avons sollicité les investisseurs pour obtenir davantage de financement afin de continuer à mettre en œuvre notre stratégie. Je tiens à partager une mise à jour de notre situation. Nous sommes actuellement en négociations actives avec deux investisseurs et nous travaillons sur les modalités finales. Nous devrions être en mesure de vous fournir des informations plus complètes dans les prochaines semaines. Je me rends compte que l’incertitude cause des problèmes de taille et je tiens à remercier chacun d’entre vous d’avoir persévéré malgré l’absence de clarté de ces dernières semaines », écrit-il. « J’apprécie l’attention, le dévouement et le soutien de chacun pour continuer à faire progresser l’entreprise. »

Auparavant CEO d’Hortonworks, Rob Bearden est le troisième CEO de Docker depuis la création de la société. Il a succédé en mai dernier à l’ex-SAP Steve Singh, qui lui-même avait pris la succession un an auparavant de Ben Golub. Le nombre de personnages clés qui ont quitté l’entreprise depuis un an est impressionnant, outre Solomon Hykes on pointe les noms de Jérôme Petazzoni, directeur technique, de Patrick Chanezon, responsable en chef des relations avec les développeurs et des ingénieurs logiciels expérimentés Rajat Goel, Rogelio Guzman, Alfred Landrum et Akshay Vyas.

Il est vrai que la firme de San Francisco peine à développer un business plan digne de ce nom. Elle ne gagne pas beaucoup d’argent avec le produit Docker dont le code est open source. Elle a dans un premier temps développé l’orchestrateur Docker Swarm afin d’engranger des revenus. Mais entretemps, Kubernetes est devenu le standard de facto de l’industrie, réduisant ainsi le marché de Swarm. Docker a d’ailleurs adopté à son tour la plateforme de conteneurisation développée à l’origine par Google.

La plateforme Docker Enterprise qui permet d’exécuter Docker et Kubernetes conjointement avec des contrôles de gouvernance se vend plutôt bien semble-t-il mais ne suffit pas à maintenir la société hors de l’eau. Reste à voir si la version « Barracuda »  de Docker verra le jour avant la fin de l’année comme promis.

Docker a réuni plus de 200 millions de dollars de financement depuis sa création. Parmi les investisseurs figurent Goldman Sachs, Benchmark, Sequoia Capital et Greylock Partners.