L’intégrateur alsacien a été placé en redressement judiciaire le 17 février, un an après une recapitalisation de 1,7 M€. Etouffé par son passif, il se dirige vers un plan de cession. Les repreneurs seront connus la semaine prochaine.


L’aventure de RBS est proche de son épilogue. Après deux années de lutte pour se maintenir à flots, l’intégrateur de référence de la région Alsace-Loraine (avec Arcan) a fini par se faire emporter, lesté par le poids de sa dette. La société a été placée en redressement judiciaire le 17 février dernier afin de permettre sa reprise en plan de cession et d’assurer la continuité de ses activités.

Dans un mail adressé la semaine dernière aux salariés et aux clients, le président du directoire, Jean Seconds, précise qu’au vu des offres reçues par la chambre commerciale du tribunal de Grande Instance de Strasbourg, qui instruit l’affaire, la continuité de l’ensemble des activités devrait être assurée. Le choix des repreneurs devrait être validé lors d’une audience programmée le 10 mars (l’unique offre globale ayant semble-t-il été écartée).

Un épilogue qui intervient trois mois après le placement de la société en procédure de sauvegarde et un an après sa recapitalisation pour un montant de 1,7 M€ par ses actionnaires historiques (OTC Asset Management, Sigma Gestion, et la région Alsace-Loraine via Alsace Creation). Des actionnaires emmenés par Alain Ries, un entrepreneur alsacien qui a pris 12% du capital. Mais l’injection de cet argent frais n’aura apparemment pas suffi à redresser des comptes, plombés par les 11,3 M€ de pertes cumulées depuis 2007.

Pourtant, RBS avait théoriquement ses chances. La société s’était séparé, au début de l’année 2013, de ses activités déficiataires, à savoir l’édition de logiciels (cédée en grande partie à Divalto) et l’intégration de logiciels de gestion (cédée à Neos SDI). Et elle misait sur l’excellente image de l’activité infrastructures – rentable et représentant 20 M€ de chiffre d’affaires annuel – auprès des clients régionaux pour se relancer.

Mais la décision des actionnaires d’évincer Daniel Romani, le PDG et fondateur de la société, ainsi que plusieurs personnes clés de l’organisation, n’a probablement pas servi cet objectif. Six mois après avoir été appelé en renfort pour conduire le redressement, Richard Ramos, jetait l’éponge invoquant de graves divergences stratégiques avec l’actionnaire. Jean Seconds, qui lui a succédé, n’a pu que gérer la débâcle, sans réelle prise sur les événements.

Après avoir atteint près de 150 personnes en 2012 (pour un chiffre d’affaires – non publié – de 27 M€), l’effectif de la société est semble-t-il retombé à une soixantaine de personnes après la cession des activités édition et intégration de logiciels, la fermeture des agences de Paris et Nancy et les nombreux départs qui ont émaillé ces derniers mois. Restent l’activité infrastructures, qui compterait encore une trentaine de personne, l’hébergement, un reliquat de l’activité édition (avec le logiciel de gestion de contenu Change) et un pôle applications Web.