Le Munci persiste et signe en matière d’immigration professionnelle dans le secteur IT. Pointant les dérives des SSII qu’elle accuse de dumping social et d’insuffisance en matière de formation, l’association professionnelle réitère son soutien à la circulaire Guéant, alors que de plus en plus de voix s’élèvent pour exiger son abrogation complète.

Dans un communiqué de presse publié ce matin, le Munci se félicite « du retrait [cet été] [de la plupart] des métiers de l’informatique de la liste des métiers en tension » et approuve la circulaire Guéant « qui invite les préfets à plus de vigilance dans la délivrance des autorisations de travail pour les travailleurs étrangers ».

L’association dénonce pêle-mêle « les politiques migratoires inadéquates et décalées par rapport au marché du travail », « les détournements des dispositifs en vigueur » (cartes de séjour « compétences et talents », « salarié en mission »…), « la multiplication des titres de séjour », « le pillage des cerveaux des pays en développement »…

L’association rappelle que le secteur IT est particulièrement concerné par l’immigration professionnelle puisque 70 % de l’ensemble des autorisations de travail délivrées pour les métiers « en tension » concernait les métiers de l’informatique en 2008-2009. Elle note que durant la même période,  le chômage a doublé dans la profession.

S’il se dit favorable à la circulaire Guéant, dont « l’essentiel du texte est à conserver », le Munci estime cependant que les jeunes diplômés étrangers « doivent pouvoir continuer à bénéficier de l’autorisation provisoire de séjour (APS) pendant 6 mois pour chercher un poste, puis obtenir sans difficulté un titre de séjour professionnel en cas d’embauche car ils n’entrent pas en concurrence avec les jeunes diplômés français ». 

C’est précisément l’objet de la circulaire complémentaire relative aux jeunes diplomés étrangers envoyée hier aux préfets. Le Munci remarque au passage que la France n’a jamais accordé autant d’autorisations de travail à des diplômés étrangers qu’en 2011 (+ 20% par rapport à 2010).

Mais, le Munci va plus loin. Il réclame la fin des dispositifs relevant de « l’immigration choisie » (liste des métiers en tension, accords bilatéraux…) qu’il juge « trop permissifs » et qui entraînent « des effets d’aubaine au détriment d’une approche qualitative et sélective dans les critères de délivrance des autorisations de travail ».

Pour finir, il appelle à de nouvelles dispositions pour « prévenir le dumping social par l’immigration, en fixant notamment un seuil minimum de rémunération pour les travailleurs étrangers hautement qualifiés (c’est le cas en Allemagne, Belgique…) afin d’éviter la mise en concurrence des ressources humaines des « pays pauvres » avec celles des « pays riches » ».