Philippe Tavernier, président de la commission sociale, emploi et formation du Syntec, estime que l’assouplissement de la circulaire Guéant pour les étudiants étranger va dans le bon sens mais est insuffisant.

Le gouvernement vient d’envoyer aux préfets le nouveau texte précisant la fameuse circulaire Guéant du 31 mai 2011 sur la politique d’immigration professionnelle. Ce nouveau texte porte sur l’accès au marché du travail des étrangers ayant obtenu un diplôme au moins équivalent au master.

Selon Le Figaro, qui a pu lire ce texte, « les étudiants d’un niveau au moins master ou équivalent, bénéficient d’une autorisation provisoire de séjour (APS) de six mois, à compter de la date de tenue de jury du diplôme concerné ». Mieux, « dès lors que les étudiants obtiennent une demande d’embauche, y compris avant la délivrance du diplôme, un titre de séjour autorisant l’exercice d’une première activité professionnelle est accordé ». Un dispositif qui « n’est pas subordonné à l’examen préalable de la situation de l’emploi ».

Des mesures qui vont « dans le bon sens », selon Philippe Tavernier, président de la commission sociale, emploi et formation du Syntec (et président de Sogeti). « Reste à voir les modalités concrètes », nuance-t-il, doutant que cela permette de « régler tous les cas ». « Il ne faudrait pas que d’autres barrières, notamment sous forme de taxes ou de délais administratifs, viennent remplacer celles qui viennent de tomber », prévient-il.

Il regrette au passage le manque de concertation des pouvoirs publics sur ces questions et souligne qu’en limitant le bénéfice de ce dispositif aux étudiants de niveau au moins master, ils excluent une grande partie des contrats d’alternance.

Autant d’objections qui viennent rappeler que le Syntec reste un opposant déterminé à la politique actuellement suivie en matière d’immigration professionnelle. En retirant la plupart des métiers de l’informatique des métiers « en tension » et en limitant l’accès des étudiants étrangers au marché du travail, le gouvernement a singulièrement compliqué le recrutement des SSII, explique en substance Philippe Tavernier, qui déplore plusieurs milliers de dossiers litigieux dont beaucoup n’ont pas trouvé de solution à ce jour.

Il rappelle que 5% à 10% des effectifs des sociétés de services sont constitués d’étrangers passés par les écoles françaises. Une réalité qu’il attribue au fait que notre pays ne formerait pas assez d’ingénieurs. Décidé à faire entendre la voix du Syntec,  Philippe Tavernier promet d’autres interventions directement auprès du ministère du Travail comme il l’a déjà fait au cours des derniers mois.

Le Syntec approuve la modification de la circulaire Guéant mais veut aller plus loin