Le 28 mai, le tribunal de commerce d’Arras a placé l’intégrateur réseaux et systèmes en redressement judiciaire ainsi que les différentes sociétés détenues par la holding de son PDG Didier Lignier (notamment le golf d’Arras).

Selon ce dernier, c’est la croissance échevelée de la société ces deux dernières années qui l’a conduite à la cessation de paiement. La croissance annuelle de l’entreprise arrageoise a en effet flirté avec les 30% en 2012 et 2013, portant le chiffre d’affaires autour de 22 M€ en 2013. Or cette croissance a été particulièrement vorace en capitaux, la société ayant remporté plusieurs contrats pluriannuels qui ont nécessité d’importants investissements, notamment en infrastructures datacenter.

« Pour honorer nos engagements clients, nous recherchions déjà 6 millions d’euros d’argent frais dès 2012, souligne le PDG. Or nous n’avons pu en rassembler que 2,5 M€ ». Un apport fourni il y a deux ans par l’entrée à son capital de deux fonds d’investissements – Vauban Partenaires et Participex Gestion, qui devaient permettre de sécuriser l’émission d’emprunts complémentaires destinés à financer la croissance. NCS, qui réalisait à l’époque 13 M€ de chiffre d’affaires, annonçait un plan de marche devant le mener à 39 M€ de revenus sur l’exercice 2016. Mais les négociations avec les banques n’ont jamais abouti, rendant le défaut de paiement inéluctable malgré une exploitation profitable (du moins jusqu’en 2012, les comptes 2013 n’étant pas encore publiés).

Pour autant le redressement judiciaire ne devrait pas marquer la fin de l’aventure, mais au contraire permettre à la société de mieux rebondir. Car Didier Lignier l’assure, le carnet de commande est plein et la négociation avec les prêteurs est en passe de se débloquer. Encore quelques semaines de patience et l’entreprise devrait être de nouveau en mesure de supporter sa croissance.