Alors que l’investiture du président élu Joe Biden se rapproche, l’administration Trump a porté un nouveau coup dur à l’industrie technologique chinoise en incluant Xiaomi sur une liste d’interdiction financière, qualifiant le fabricant de « société militaire chinoise communiste », rapporte The Register. Désormais, la firme pékinoise ne peut plus être cotée sur une bourse américaine et il est interdit aux investisseurs américains de négocier ses titres.
Xiaomi conteste la décision américaine, affirmant sur sa page Twitter qu’elle n’a aucun lien avec l’armée chinoise et n’est pas une entreprise communiste. Elle indique qu’elle va prendre des mesures appropriées pour protéger ses intérêts et ceux de ses actionnaires.
Pour le moment la décision américaine ne devrait avoir aucun impact, les actions Xiaomi étant uniquement cotées à la bourse de Hong Kong. Les choses pourraient toutefois se compliquer si la société, qui a levé jusqu’à aujourd’hui 7,4 milliards de dollars, envisageait de nouveaux cycles de financement sans apport des investisseurs américains estiment nos confrères.
La décision US ne manque pas de sel dans la mesure où c’est la même administration qui en novembre 2017 a obligé plusieurs entreprises chinoises, dont Xiaomi, à se fournir en composants auprès de Qualcomm, permettant ainsi la « création de nouveaux emplois en Amérique ».
Interrogé par nos confrères Ben Wood, analyste en technologies mobiles chez CCS Insight, n’a pas été surpris par ce nouvel embargo. « L’année dernière, nous avions prédit que l’administration américaine frapperait un grand coup contre les entreprises technologiques chinoises une fois qu’elle aurait neutralisé les ambitions mondiales de Huawei », a-t-il expliqué. Selon lui, le troisième plus grand fournisseur de services mobiles au monde constitue une cible alléchante pour un gouvernement américain désireux d’affaiblir le secteur technologique chinois. Il ne s’attend pas à ce que l’administration Biden bouleverse les choses. « Selon notre point de vue, la « guerre froide technologique » entre les États-Unis et la Chine est une question bipartite, donc les sanctions continueront mais pourront être légèrement plus mesurées. »