MariaDB a fait son entrée à la bourse de New-York le 19 décembre. Plutôt qu’une traditionnelle « IPO », l’éditeur de base de données open source a fait le choix d’une fusion avec une SPARC (société à vocation spécifique). La fusion avec Angel Pond Holdings Corporation, finalisée en novembre, a donné naissance à l’entreprise MariaDB plc, désormais cotée sur le Nyse sous le symbole « MRDB ». L’entreprise est basée à Dublin en Irlande et a un second siège à Redwood City, en Californie.

Introduite à 11,55 $, l’action a dévissée avec un recul de 40% lors de sa première séance de cotation et de plus de 60% sur les trois premières journées. Alors que les introductions de sociétés technologiques se sont taries en 2022 (19 contre 128 un an plus tôt), la tentative de MariaDB illustre la difficulté à entrer sur le marché dans la période actuelle.

Voyant le bon côté des choses, le PDG de MariaDB plc Michael Howard a déclaré à nos confrères de The Register, que cela laissait moins d’espace à des start-ups concurrentes pour entrer en bourse. Il a expliqué aussi qu’il n’avait pas prévu d’entrer maintenant en bourse mais que la fusion avec Angel Pond en avait donné l’opportunité et toute l’expertise financière nécessaire. En effet, les fondateurs d’Angel Pond sont Theodore T. Wang, ancien associé de Goldman Sachs, et Shihuang « Simon » Xie, cofondateur d’Alibaba

MariaDB est un fork de MySQL. Le projet est né avec le départ d’une partie des équipes après le rachat de MySQL par Sun Microsystems en 2009 puis Oracle l’année suivante. Sur son dernier exercice, l’entreprise a enregistré plus de 50 M$ de revenus annuels récurrents (ARR) avec 600 clients dans plus de 60 pays. Elle revendique aussi 1 milliard de téléchargements de ses solutions open source. Avec la notoriété et les moyens que vont lui apporter son statut d’entreprise publique, MariaDB veut désormais se faire une place sur le marché des bases pour le cloud.

Elle mise beaucoup pour cela sur MariaDB SkySQL, sa base de données sous forme de service (DbaaS), lancée en 2020. Cette dernière est encore assez anecdotique en termes de parts de marché. D’ailleurs Gartner qui l’avait positionné parmi les acteurs de niche de son Magic Quadrant en 2021, ne l’a pas retenu dans sa dernière édition du quadrant qui compte 20 acteurs et qui est largement dominé par AWS. MariaDB croit malgré tout en ses atouts et espère prendre une part significative d’un marché adressable estimé à 120 Md$ en 2026 contre 70 Md$ aujourd’hui.

« Nos clients s’adressent de plus en plus à nous parce qu’ils ont du mal avec l’évolutivité et la disponibilité offertes par les hyperscalers. Avec MariaDB SkySQL, nous offrons un meilleur prix et de meilleures performances tout en libérant les entreprises de la dépendance vis-à-vis d’un fournisseur grâce à une offre multicloud », a déclaré dans un communiqué Michael Howard.

Crédit photo : MariaDB plc