L’Afdel et Apollo Conseil & Courtage (courtier en assurances du secteur des nouvelles technologies) viennent de publier la deuxième édition de leur baromètre RH dédié au marché de l’emploi dans l’industrie du logiciel en France.

Résultat d’une enquête réalisée auprès des membres de l’association, cette nouvelle édition révèle une meilleure santé des éditeurs en termes d’activité économique par rapport à l’ensemble de l’IT puisque la baisse du volume de recrutement y est de 3 points moins forte que sur le reste du marché IT en 2013 (7% contre 10%).

Dans un marché du travail qui reste atone, on constate toutefois une baisse des licenciements. Par ailleurs, 76% des acteurs du logiciel notent une stabilisation ou une diminution de leur turnover qui figure déjà parmi les plus bas du secteur IT (10,5% en moyenne contre 10 à plus de 15% sur l’ensemble des métiers selon les années). Si ces chiffres traduisent une certaine prudence des éditeurs comme le relevait le baromètre Cockpit 2013 (près de 30% des éditeurs s’attendaient à une stabilité de leur carnet de commandes et près d’un quart d’entre eux à une baisse), un signe augure cependant d’un renversement de tendance. Après s’être renforcés sur les fonctions Support Clients en 2012, traduisant une attention pour la base installée, les recrutements se sont tournés en 2013 vers la population des ingénieurs commerciaux. On enregistre la même tendance dans la fonction marketing qui, avec 4% des effectifs, reste toutefois le parent pauvre du secteur.

On notera à ce propos qu’avec le Support Clients, les fonctions commerciales et marketing restent celles où les femmes sont les plus représentées. Cette situation pourrait toutefois évoluer puisque 20% des entreprises envisagent d’augmenter la part féminine dans leur effectif, en particulier dans leur cœur de métier : le développement.

 

Des recrutements difficiles

Si attirer les talents, demeure un enjeu majeur pour les entreprises, il n’en reste pas moins difficile à atteindre. Ainsi, 20% des éditeurs mettent encore plus de 6 mois pour recruter un ingénieur en développement. L’Afdel attribue cette difficulté au manque de visibilité dont souffrent les TPE qui constituent la majorité des entreprises du secteur.

Autre raison invoquée par l’association : la concurrence qui fait rage pour certains profils techniques. Certains d’entre eux sont recherchés par plus de 50%, voire 75%  des éditeurs. C’est notamment le cas des langages de développement de type .net ou java, des bases de données ou encore des langages du web (HTML 5 ou CSS3). La concurrence est également rude pour la maitrise de nouvelles technologies telles que le Big Data. Ainsi, un cinquième des éditeurs envisagent de recruter dans les prochains mois des spécialistes de ce domaine (NoSql, Hadoop…).

Le baromètre s’est également attaché à analyser le regard porté par les entreprises sur le fonctionnement de leur R&D. Les taux de satisfaction varient de 75 à 90% selon les principaux critères que sont l’innovation, la productivité et le respect du cahier des charges. On constate également une préférence pour le développement en circuit fermé, l’Open Source et l’appel à la communauté ne concernant que 11% des entreprises.

L’évolution des éditeurs vers le SaaS se confirme puisque plus de 60% d’entre eux cherchent des compétences leur permettant de monter en charge dans ce domaine.

Outre l’attraction des talents, les éditeurs de logiciels privilégient la fidélisation de leurs salariés. Ainsi, plus de 30% des entreprises ont pratiqué des hausses de salaire supérieures à 5%. Les perspectives d’évolution au sein de l’entreprise et la qualité de la vie au travail sont également des éléments déterminants. On notera à ce propos que plus de la moitié (57%) des entreprises est persuadée de l’utilité d’une démarche de prévention des risques psychosociaux.

A l’heure où l’apprentissage figure parmi les priorités gouvernementales, l’alternance chez les éditeurs de logiciel concerne 5%, du personnel. C’est juste au-dessus du quota imposé aux entreprises de plus de 250 salariés. Ce taux relativement bas est le reflet des freins qui existent (investissement en temps, conflits de génération…).
Il pourrait toutefois évoluer puisque 36% des entreprises sondées affirment avoir envisagé ou mis en place des sessions de préparation pour de futurs maitres d’apprentissage.