Infrastructure et sites saisis, responsable présumé arrêté, le groupe de ransomware Ragnar Locker est tombé dans les mailles des forces de l’ordre au terme de deux ans d’enquête et cinq jours de perquisitions. Un « coup dur » a été porté à l’organisation s’est félicité dans un communiqué Europol, qui a coordonné les actions des forces de l’ordre et judiciaires de onze pays, à partir d’une enquête menée par la Gendarmerie nationale française.

Dans le cadre de cette action, un ressortissant et développeur russe été mis en examen à Paris et écroué. « L’infrastructure du ransomware a été saisie aux Pays-Bas, en Allemagne et en Suède et le site Web de fuite de données associé sur Tor a été fermé en Suède », précise l’institution européenne de lutte contre le crime organisé.

Actif depuis décembre 2019, Ragnar Locker s’est fait connaitre par des attaques par ransomware très médiatisées contre des infrastructures critiques. Adepte des stratagèmes de double extorsion, avec chiffrement ou fuites de données volées, il a fait plus de 160 victimes parmi lesquelles l’éditeur de jeux Capcom, le géant italien des boissons Campari, la ville d’Anvers, la compagnie aérienne TAP ou encore en France l’armateur CMA CGM et le distributeur informatique LDLC.

« Cette enquête montre qu’une fois de plus, la coopération internationale est la clé pour éliminer les groupes de ransomwares », a commenté dans un communiqué Edvardas Silleris, directeur du Centre européen de lutte contre la cybercriminalité d’Europol. « J’espère que cette série d’arrestations envoie un message fort aux opérateurs de ransomwares qui pensent pouvoir poursuivre leurs attaques sans conséquence. »

Comme le rapporte le site BleepingComputer, une autre action a été menée la même semaine contre un autre gang de ransomware : la Cyber Alliance ukrainienne (UCA) est parvenue à pirater les serveurs de la franchise de ransomware Trigona, à exfiltrer les données et à effacer les serveurs. L’UCA a déclaré qu’elle divulguerait les clés de décryptage si elles étaient retrouvées.

Reste à voir l’impact réel de ces coups et la capacité des groupes à se reconstituer. Le site du groupe REvil avait par exemple lui aussi été mis hors ligne fin 2021, avant de reprendre ses activités de plus belle quelques mois plus tard.

Crédit photo : Europol