BSA/The Software Alliance vient de publier l’édition 2018 de son classement Global Cloud Computing Scorecard, une étude évaluant les politiques relatives au cloud computing à travers le monde. La France occupe la huitième place du classement qui rassemble les 24 économies informatiques reconnues comme leaders. Elle perd ainsi trois places par rapport au classement de 2016, un signe selon les responsables de l’étude que l’environnement législatif et réglementaire du cloud computing en France n’a pas évolué. « Une législation complète sur la protection de vie privée existe en France, bien qu’elle comporte des exigences de notification onéreuses et lourdes qui semblent inutiles », peut-on lire dans le rapport.

BSA/The Software Alliance pointe notamment du doigt le chapitre 4 de la loi Informatique et liberté qui régit les formalités préalables à la mise en œuvre des traitements des données. Elle estime que le correspondant à la protection des données chargé de respecter les obligations prévues dans la loi est soumis à des règles trop complexes. Autre point noir selon les auteurs de l’étude, l’absence de stratégie ou de plateforme pour promouvoir le développement de services et produits cloud. « Il n’y a pas de politique gouvernementale claire et complète, ni de stratégie pour le cloud computing en France, bien que la France ait investi massivement (au travers de son fonds souverain) pour supporter plusieurs fournisseurs de services cloud locaux », peut-on encore lire dans le document.  Ce dernier met en revanche en lumière le plan France très haut débit qui prévoit d’ici 2020 la couverture du pays par des débits supérieurs à 30 Mégabit/s. « La France devrait désormais porter une attention particulière à certaines politiques et tendances ayant un impact direct sur le cloud computing, telle que la libre circulation des données qui est essentielle à l’essor du cloud en France, afin de continuer sur cette lancé », conclut BSA/The Software Alliance.

L’Allemagne remporte la première place du classement, du fait de ses politiques nationales en matière de cybersécurité et de la promotion du libre-échange, suivie de près par le Japon et les États-Unis. Dans le bas du classement, on retrouve un petit groupe de nations n’ayant pas réussi à adopter une approche internationale : la Russie, la Chine, l’Indonésie et le Vietnam.

« Le cloud computing permet à tout un chacun d’accéder à des technologies auparavant disponibles seulement aux grandes entreprises, ouvrant la voie vers une connectivité et une innovation accrues. Les pays adoptant le libre flux de données, mettant en œuvre des solutions de pointe en matière de cybersécurité, protégeant la propriété intellectuelle et établissant une infrastructure informatique continueront à récolter les fruits du Cloud Computing aussi bien pour les entreprises, que pour les citoyens », indique de son côté Victoria Espinel, présidente-directrice générale de BSA/The Software Alliance.