Une page se tourne pour Exertis, l’activité distribution IT du conglomérat irlandais DCC. Son directeur général pour l’Europe Continentale, Patrice Arzillier, s’apprête à quitter l’entreprise, après quatre ans et demi consacrés au développement d’Exertis en Europe.

« Après une carrière réussie d’entrepreneur, suivie par des postes de direction et de membre du conseil d’administration dans des sociétés cotées, j’ai décidé de partager mon temps et mon expérience avec des groupes de capital-investissement, des fonds de pension ou des banques pour les aider à soutenir les gestionnaires de leurs investissements sous-jacents. », explique-t-il sur son profil linkedin. Concrètement, il vient de créer une société de conseil qui se positionne en trait d’union entre les entreprises et leurs investisseurs avec comme objectif de générer plus de croissance, une rentabilité accrue et un meilleur retour sur investissement pour ces derniers.

Patrice Arzillier profite d’une réorganisation du groupe visant à regrouper sous une même direction opérationnelle l’ensemble de ses activités distribution IT sur le continent et au Royaume-Uni. C’est Jerry O’Keeffe, actuel patron d’Exertis Ireland & UK qui reprend donc ses attributions.

Son départ intervient alors que le groupe a annoncé que son activité distribution de produits grand public en France était restée « très difficile » sur l’exercice clos le 31 mars dernier. Résultat du regroupement en janvier 2016 des grossistes Banque Magnétique, Comtrade et Computers Unlimited sous la bannière Exertis France, cette activité avait déjà connu un recul de sa marge opérationnelle sur l’exercice 2016-2017, « reflétant la faible demande du marché ». Sur l’exercice 2017-2018, c’est la migration plus compliquée que prévu vers un nouveau logiciel de gestion d’entrepôt à partir de début août qui a perturbé l’activité pendant trois à quatre mois. Au final, Exertis France devrait afficher un chiffre d’affaires de l’ordre de 250 M€ pour l’exercice écoulé, à comparer aux plus 300 M€ de chiffre d’affaires cumulé que réalisaient les trois sociétés lorsqu’elles étaient séparées. De mauvais résultats qui obligent Exertis France à envisager de « réduire significativement [s]es coûts ».

Bonne nouvelle toutefois : l’activité B2B, incarnée par l’ex-CUC Groupe, racheté fin 2015 et rebaptisée Exertis Connect, a enregistré « une forte progression grâce à l’expansion de son offre audiovisuelle et à la forte croissance organique de son activité historique de câblage ». Son chiffre d’affaires avoisine désormais les 100 M€, contre une soixantaine au moment de son rachat. Ce qui positionne Exertis dans le top 8 des grossistes IT français avec un CA cumulé d’environ 350 M€.

Cette forte progression d’Exertis Connect ajoutée à la forte croissance de ses activités au Royaume-Uni et en Irlande, ont permis à Exertis de finir son exercice sur un chiffre d’affaires en progression de 14,7% à 3,08 milliards de livres sterling, avec un bénéfice d’exploitation en augmentation de 16,3% à 47,8 millions.